Arrivée du Chef de l’Etat: quand le CTRI se vautre dans les méthodes décriées sous Ali Bongo

Le Régime d’Oligui Nguema se plait à appliquer les habitudes du régime qu’il a déposé © DR

Libreville, le 3 juin 2024 – (Dépêches 241). Avec l’arrivée au pouvoir des militaires en août 2023, l’idée d’un changement de paradigme dans les pratiques politiques et institutionnelles se donnait comme une évidence, tant les déclarations du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) annonçaient avec fermeté la promesse de mettre à terme aux pratiques de l’ancien régime. Pourtant, 10 mois plus tard, l’opinion découvre, avec un certain étonnement, la réplique à l’identique de certaines pratiques fortement décriées sous le régime déchu. C’est précisément le cas pour la pratique qui consiste à mobiliser, transporter et monnayer le déplacement d’une jeunesse gabonaise toujours désœuvrée, pour faire de la présence et accueillir les responsables politiques.

L’avènement des militaires au pouvoir au Gabon a suscité tant d’espoirs de voir enfin émerger un environnement socio-politique délesté de certaines pratiques qui ont souvent avili l’image du pays , et qui ont participé à l’état de sous-développement actuel du Gabon. Seulement, plusieurs mois après l’arrivée au pouvoir des militaires, on semble constater la reprise ou la répétition des attitudes fortement combattues sous l’ancien régime. 

À chaque départ ou arrivée du Président de la Transition, le cirque est désormais connu : impression des tee-shirts et banderoles avec plusieurs messages de soutien au Président du CTRI, mobilisation et transport de la jeunesse gabonaise à l’effet de faire la présence sur les lieux, monnayer la mobilisation des associations et autres leaders d’opinion en vue de faire toujours plus de monde. Des méthodes qui nous rappellent immanquablement le régime avilissant d’Ali Bongo, que l’opinion a fortement dénoncé et combattu.

Soupçons de complaisance du CTRI vis-à-vis de certaines pratiques et attitudes

Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) se complaît-il aujourd’hui dans ce qu’il dénonçait hier ? C’est la question que l’opinion se pose, au regard des agissements qu’il tolère désormais. Alors qu’il était reproché au régime déchu de briller par des pratiques avilissantes et déshumanisantes, des pratiques qui couvraient de déshonneur et qui réduisaient à la mendicité la jeunesse gabonaise réunie  au sein des associations et autres mouvements, les nouvelles autorités semblent avoir noué le même type de relation avec cette même jeunesse.

Pire, le CTRI qui impute à tort ou à raison la responsabilité de la situation actuelle du pays au Parti Démocratique Gabonais (PDG) et à ses alliés, semble pourtant tolérer que les mêmes acteurs politiques issus du PDG et des Partis alliés créent des associations à tout va, pour lui apporter son soutien aujourd’hui. Une posture qui semble inconséquente, car les mêmes acteurs et leurs méthodes tant décriées hier sont reprises dans cette période de Transition, jettant désormais le doute sur les intentions nobles des militaires au pouvoir.

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