Procès Sogara: l’étrange acquittement de Gerrard Fanou, comptable de l’empire financier des Bongo 

Gérard Fanou, extrême gauche à côté de Brice Laccruche Alihanga pendant le procès © DR

Libreville, le 4 juin 2024 – (Dépêches 241). La Cour Criminelle spéciale a rendu il y a quelques jours le verdict dans l’affaire Sogara impliquant plusieurs hauts  commis de l’Etat, dont Brice Laccruche Alihanga, Patrichi Tanasa, Noel Mboumba ou encore Gérard Fanou dont l’acquittement pour le dernier cité, ne manque pas de susciter plusieurs interrogations. 

Gérard Fanou blanchi au terme du procès Sogara appelé à la barre pour des questions de malversations financières, voilà qui interroge et qui choque plusieurs observateurs de la vie politique ayant suivi ce procès . L’acquittement de ce dernier étonne par son caractère arbitraire au regard de la teneur de ce procès et des révélations. 

Durant les auditions, Noël Mboumba, ancien Directeur Général de la Sogara et Ministre du Pétrole du reste, ainsi que Billy Bendo Edo, ex-directeur financier de la même entité, ont révélé que Gérard Fanou n’était ni plus ni moins que le donneur d’ordre des décaissements au sein de la société pétrolière. Ce dernier, connu pour son extrême proximité avec Sylvia Bongo, Noureddine Bongo Valentin et l’ancien despote Ali Bongo Ondimba aurait exercé des pressions pour que la somme de 7 milliards de Fcfa soit détournée des comptes de la société, pour être virée dans l’entreprise Gabon Chemical Company, une autre société appartenant à un ancien proche du régime aujourd’hui décédé, en l’occurrence Alexis Ndouna. 

Pourtant, à la lumière de ces faits, l’ancien Directeur Général de Sogara est reconnu coupable d’abus de confiance aggravé, verdict auquel se greffe la confiscation de ses biens , tout le contraire de Gérard Fanou pour qui aucune sanction n’a été retenue ou prononcée. Le donneur d’ordre, qui  pouvait juridiquement être sanctionné à minima des délits d’instigation, d’abus de confiance  ainsi que de recel retenus contre Noël Mboumba. Une aberration. 

Comment est ce possible que le comptable de l’empire financier des Bongo puisse s’en tirer à si bon compte dans une affaire pour laquelle il a joué un rôle prépondérant ? Comment a-t-il fait au regard des éléments présentés qu’il puisse être disculpé des faits de détournement de fonds publics, complicité de détournement de fonds publics, instigation au détournement de fonds publics, association de malfaiteurs, concussion et blanchiment des capitaux? Qu’en est-il de l’infraction de recel ? Et par-dessus tout, qui protège Gérard Fanou ? 

La question en bon droit se pose au regard de l’incongruité de cette décision de justice. 

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