Oligui Nguema chantant « La Marseillaise »: indécence, consternation et absence de personnalité diplomatique ? 

La scène présentant le président en train de chanter l’hymne français a choqué plus d’un © DR

Libreville, le 5 juin 2024 – (Dépêches 241). Les Gabonais ont découvert choqués et ahuris, les images affligeantes et consternantes du Président de la Transition, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema chantant la Marseillaise, l’hymne national français pendant le forum économique Gabon-France. Au-delà de la bassesse inouïe de cet acte ainsi que du manque de personnalité diplomatique qui invitent radicalement au questionnement et qui ont tôt fait de donner des indications claires sur le véritable enjeu de ce séjour en France, c’est surtout l’infidélité faite au Peuple par cet acte qui clairement, a perverti le souverain slogan « Honneur et Fidélité à la Patrie ». 

Oligui Nguema, Mays Mouissi chantant « La Marseillaise », l’hymne national français aux côtés des autorités de l’ancienne puissance coloniale comme s’ils s’apprêtaient à prendre la Bastille. C’est l’image indécente et proprement choquante qui a été offerte à la vue des Gabonais le 29 mai dernier. Cette image en apparence anodine en plus d’être éperdument indécente est surtout parfaitement dévalorisante aux yeux de la Nation Gabonaise attachée à son histoire et sa souveraineté. 

Au premier abord et selon toute convenance, on aurait pu considérer que l’arrivée au pouvoir des militaires participait entres autres d’une volonté de restauration de la dignité collective. Sinon, on aurait du mal à comprendre pourquoi le Président CTRI par cet acte a presque cautionné l’allégeance renouvelé du Gabon à la puissance coloniale. La symbolique de cette irréversible et blessante vérité ne pouvait pas être plus forte. 

Dans les faits, pour la gouverne du CTRI, et afin que nul n’ignore, en diplomatie, les représentants d’un pays, qu’ils soient militaires, ministres ou ambassadeurs ne sauraient se vautrer dans pareille posture, consistant à chanter l’hymne national d’un autre pays qui n’est pas le sien. Les hymnes nationaux étant des symboles puissants de souveraineté et d’identité nationale, ils représentent l’indépendance et l’autonomie de chaque Nation. Un chef de l’État à la hauteur de l’enjeu historique, militaire en l’occurrence, qui a du reste juré « Honneur et Fidélité à la Patrie » est tenu de savoir qu’il n’y a rien d’honorable à chanter l’hymne national d’un autre pays. 

Le slogan « Honneur et Fidélité à la Patrie », galvaudé à Paris ? 

En soi, cet acte sonne plus que mal, car il donne à lire de façon claire une absence de conscience patriotique dans l’acte inconséquent que viennent de produire les autorités gabonaises. La Marseillaise, pour rappel, est le symbole de la révolution française, un chant de liberté et de lutte contre l’oppression. Tout le contraire des peuples des anciennes colonies, pour qui l’évocation de cet hymne rappelle le douloureux souvenir d’une France qui a soumis les Peuples d’Afrique, le Gabon y compris, à la domination coloniale. « Les paroles de cet hymne, notamment ” Qu’un sang impure abreuve nos sillons ” , rappellent une époque où nos terres étaient conquises et notre sang versé pour des causes qui n’étaient pas les nôtres. Ces paroles symbolisent un passé où nous étions considérés comme inférieurs et opprimés sous le joug colonial », rappelle d’ailleurs un compatriote. 

D’un autre point de vue, chanter l’hymne national d’un autre pays par les plus hautes autorités d’une Nation démocratique et souveraine est un manque de respect à sa Patrie tout autant qu’une posture qui fait le lit à une confusion ou une forme d’allégeance servile. En soi, cela pourrait même être interprété comme une atteinte à la souveraineté nationale en conséquence du fait que chaque pays est indépendant et ses symboles doivent être considérés comme tels. 

Une souveraineté malmenée sous le CTRI ? 

Dans la même veine, cet acte du Général-Président Brice Clotaire Oligui Nguema, du CTRI et de certains membres du Gouvernement contrevient grossièrement à certaines dispositions de la Charte de la Transition laquelle en son article 3  DE L’ÉTAT et de LA SOUVERAINETÉ nous rappelle que « Le Gabon est une République unie et indivisible, souveraine, laïque, sociale et démocratique ». Ils transgressent également de façon outrageuse, les dispositions de l’article 1er de ladite Charte, laquelle dans son titre Des VALEURS ET DES PRINCIPES affirme avec force et conviction qu’ « Outre les valeurs affirmées par la Constitution du 26 mars 1991 en son préambule, la présente Charte consacre les valeurs et principes suivants pour conduire la Transition : Le patriotisme, la loyauté et la probité ». Qu’on se le dise, il n’y a rien de noble, de loyal et patriote à changer l’hymne national d’un autre pays, encore plus de l’ancienne puissance coloniale. 

Ce geste est d’autant plus indécent que notre Nation, en ces temps de Transition, doit chercher à se redéfinir et à affirmer son identité sur la scène internationale. Le Gabon à travers son hymne national « La Concorde », au sein de laquelle le CTRI a puisé son slogan « c’est enfin notre essor vers la félicité », a sa propre symbolique, sa propre histoire, ses aspirations et sa fierté. En chantant l’hymne national français, Brice Clotaire Oligui Nguema et sa cour donnent l’impression d’avoir privilégié les intérêts de l’ancienne métropole au détriment de notre dignité nationale, en soumettant notre regard à une insupportable indignation.

One Commentaire

  1. Parfait Regis

    M. Pharel BOUKIKA ,

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