Libreville, le 14 juin 2024 – (Dépêches 241). En mars dernier, à travers notamment le communiqué N°050 du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) lu par son porte-parole, le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, les militaires mettaient en garde contre l’usage abusif et à des fins politiciennes de l’image du Président de la Transition par les hommes politiques et leaders d’associations. Trois mois plus tard, la mise en garde semble être négligée, piétinée et royalement ignorée par de nombreux renégats issus du Parti Démocratique Gabonais (PDG), désormais recyclés au sein des associations et autres mouvements qui chantent les louanges du CTRI.
L’arrivée au pouvoir des militaires en août 2023 laissait augurer un mode de gouvernance axée sur la discipline et le respect de la parole donnée, lesquels ont toujours été les traits caractéristiques des hommes en treillis. Une volonté d’ordonner les comportements déviants de certains hommes politiques qui s’est matérialisée par la prise d’un certain nombre de décisions.
Une des attitudes fortement combattues sous l’ancien régime et importée en cette période de Transition est l’usage inflationniste et ultra politisée de l’image du Président de la République, Chef de l’État. En rétorsion de cette attitude blâmable, les militaires au pouvoir avaient mis en garde en mars dernier. « Le CTRI constate pour le déplorer l’utilisation abusive sinon malveillante de l’image de Son Excellence le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema (…) par certains partis politiques et hommes politiques », avait fait remarquer le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi.
Dans le même communiqué, le porte-parole du CTRI avait tenu à rappeler que « si les Partis politiques restent libres de mener leurs activités dans le cadre des lois et règlements en vigueur, le Chef de l’État en tant que garant des Institutions républicaines est au dessus des Partis et ne saurait avoir d’autres soutiens que celui du Peuple Gabonais », avait-il insisté, avant de demander avec effet immédiat aux auteurs de ces comportements de mettre un terme à ceux-ci. « Dès lors le CTRI appelle, tous les partis politiques et hommes politiques à se conformer à cette ligne », avait-il conclu.
Mise en garde galvaudée, piétinée, royalement ignorée et cautionnée perfidement par le CTRI ?
Malgré la mise en garde des militaires contre toutes les personnes qui utilisent abusivement l’image du Président de la Transition, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, à des fins politiciennes, la pratique reste manifestement persistante, notamment à chaque sortie du Président de la République. Alors qu’il rentrait d’un séjour de travail du Congo Brazzaville voisin, on avait déjà assisté à une théâtralisation digne des grandes heures du « kounabelisme ».
Plus récemment encore, à son retour de France où il a séjourné durant près d’une semaine, le Président de la Transition a été accueilli à l’aéroport international Léon MBA de Libreville par des milliers de jeunes vêtus des tee-shirts à son effigie et brandissant des banderoles avec des messages de soutiens au Général-Président. Les mêmes méthodes, les mêmes approches que le régime qu’il a pourtant dénoncé pour justifier sa prise de pouvoir.
Une manière de faire qui laisse prospérer au sein de l’opinion l’idée que les militaires auraient fait une mise en garde de façade, tant les hommes politiques ainsi que les mouvements qu’ils tiennent, continuent d’usiter à des fins égoïstes et politiciennes l’image du Président de la Transition, sans subir aucune représaille. Bien dommage, car on espérait que la discipline et la rigueur propres aux militaires mettraient définitivement un terme à ces pratiques viles qui ne grandissent ni la jeunesse gabonaise qui semble s’y complaire, ni les nouvelles autorités du pays qui portaient la noble et divine mission de Restauration du Gabon.
