Affaire DGBFIP: entre justice et crédibilité, le CTRI doit aller au bout de sa logique

Le CTRI est attendu au pied du mur dans cette affaire des frères cadets du Chef de l’Etat ©DR

Libreville, le 27 Juin 2024 – (Dépêches 241). Depuis les révélations de l’affaire en rapport avec les frères cadets du président de la République s’est installé au sommet de l’Etat comme une sorte d’omerta. Un silence intriguant qui cache difficilement l’inconfort des nouvelles autorités face à cette situation. Un silence qui semble par ailleurs crédibiliser l’idée qu’ils se seraient rendus coupables de faits extrêmement graves. Au cas où ce qui se suppute serait avéré, le CTRI qui a fait la promesse de l’éthique et de la justice ne doit pas avoir la main tremblante au moment de prendre les décisions qui s’imposent.  

Le 17 juin dernier, l’opinion découvrait une note signée du Ministre des Comptes Publics, suspendant de ses fonctions le Directeur Général du Budget et des Finances Publiques (DGBFIP). À l’origine de cette décision, des faits supposés de malversations financières, de détournements de deniers publics et d’attribution non conforme de marché à une entreprise devant effectuer des travaux de réhabilitation de certains axes routiers dans la province du Woleu-Ntem. Alors que pour des faits similaires, Brice Laccruche Alihanga et nombre de ses proches avaient fait l’objet de poursuites judiciaires et d’emprisonnements dans un passé récent, l’opinion devrait s’attendre à voir la même procédure initiée pour les deux frères du Président de la Transition, ou leur mise en examen si d’aventure, les faits supputés dont la gravité est connue sont confirmés. 

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En novembre 2019, Brice Laccruche Alihanga, ancien Directeur de Cabinet d’Ali Bongo Ondimba, alors Président de la République, ainsi que plusieurs de ses collaborateurs sont mis aux arrêts à la suite du lancement de l’opération dénommée Scorpion. Cette opération menée par Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’époque à la tête de la redoutable Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS) visait particulièrement les « Bla-boys », accusés des faits supposés de détournements de fonds publics, de blanchiment de capitaux, de malversations financières, de corruption, de concussion, association de malfaiteurs et de haute trahison. 

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Dans la même veine, une année avant le déclenchement de l’opération « Scorpion », les autorités de l’époque avaient lancé une  opération dénommée « Mamba » qui avait abouti aux interpellations puis aux condamnations des personnalités telles que Etienne Dieudonné Ngoubou, ex ministre du Pétrole, Magloire Ngambia, ex ministre de la Promotion des investissements, des Transports, des Travaux publics, de l’Habitat, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire ou encore Blaise Wada, ancien Coordonnateur de l’Unité de coordination des études et des travaux (Ucet).  

Aujourd’hui, alors que deux frères du Chef de l’État seraient accusés des faits supposés de malversations financières et de détournements de fonds, au point d’être démis de leurs fonctions respectives, l’opinion scrute avec un intérêt nourri le traitement qui sera réservé aux frères cadets du Président de la Transition. Sans aller jusqu’à demander mécaniquement une application réciproque des procédures judiciaires intentées contre les « BLA-boys », les nouvelles autorités ont à tout le moins le devoir et l’obligation d’être impartialles à tous les niveaux.   

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