Coup de la Libération: quid du lieutenant Kelly Ondo Obiang qui avant Oligui Nguema avaient tenté de renverser le régime Bongo PDG ? 

Ces compatriotes qui avant Oigui Nguema avaient tenté de renverser le régime Bongo-PDG demeurent toujours en prison ©DR

Libreville, le 04 septembre 2024 – (Dépêches 241). Le vendredi 30 août dernier, dans une sorte de communion, les militaires désormais au pouvoir à Libreville et les populations ont célébré avec faste et ferveur l’an 1 du « Coup de la Libération », symbolisant la chute du régime avilissant Bongo-PDG. Alors que le Président de la Transition avait ordonné dans la foulée de sa prise de pouvoir la libération de tous les prisonniers politiques, l’opinion s’interroge toujours sur la détention du lieutenant Kelly Ondo Obiang et ses frères d’armes à la prison centrale de Libreville, eux qui pourtant, comme le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, avaient tenté en tous points de libérer le Gabon des griffes du régime déchu.

Les gabonais se souviennent encore de cette matinée du lundi 7 janvier 2019, lorsqu’ à 4h30 du matin, un groupe de militaires, coiffés de bérets verts, avait fait irruption dans les locaux de la Radio Télévision Gabonaise (RTG), à l’effet de lire un bref communiqué visant à mettre fin au régime d’alors. À sa tête, un jeune lieutenant nommé Kelly Ondo Obiang, Commandant Adjoint d’une unité spéciale au sein de la puissante et très redoutée Garde Républicaine.

Ce groupe de militaires, pénétrés comme ceux du CTRI par les valeurs patriotiques, avait privilégié les intérêts du Gabon au détriment des intérêts partisans et des égoïsmes à courte vue des défenseurs du régime de l’époque,  décidant de passer à l’action en déposant un Ali Bongo Ondimba très affaibli et se remettant péniblement de son Accident Vasculaire Cérébral (AVC), mais que son entourage et sa horde de courtisans s’obstinaient à présenter comme apte à assumer sa fonction de Chef d’État.

« Le message du Chef de la Nation visant à clore le débat sur sa santé a plutôt renforcé les doutes sur sa capacité à assumer la fonction de Président de la République. Le Mouvement Patriotique des Jeunes des Forces de Défense et de Sécurité, soucieux de sauver la démocratie en péril, a décidé ce jour de prendre ses responsabilités afin de mettre en déroute toutes les manœuvres en cours en vue de la confiscation du pouvoir », avait d’abord déclaré le lieutenant Kelly Ondo Obiang.

De même que le Général Brice Clotaire Oligui Nguema et ses troupes annonçaient la mise en place du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) pour assurer la continuité de l’État, de la même façon les putschistes de 2019 avaient annoncé la mise en place d’un Conseil National de la Restauration (CNR). « Dans quelques heures, nous mettrons en place un Conseil National de la Restauration (CNR) après consultation de toutes les forces vives de la Nation, afin d’assurer la continuité de l’Etat et de garantir au peuple gabonais une Transition démocratique », avait-il rappelé sur les antennes de la RTG.

Les gabonais s’interrogent toujours alors sur la décision de maintenir aujourd’hui en prison ces militaires qui, comme le Général Brice Clotaire Oligui Nguema et ses frères d’armes, ont décidé de prendre des risques pour libérer le Gabon du régime Bongo-PDG au péril de leurs vies et de celles de leurs familles respectives. 

Qu’ont-ils fait qui ne soit connu et qui pourrait être à l’origine de leur maintien au gros bouquet ? Leur action n’avait-elle pas la même finalité que celle du CTRI ? Pourquoi gracier certains prisonniers d’opinions et laisser croupir en prison ces militaires qui ont tenté, avant le Général et le CTRI, de mettre fin à la régence Bongo-Valentin ? En quoi des personnalités telles que Léandre Nzue, Justin Ndoundagoye, Renaud Allogho Akoue etc… méritent-elles la liberté plus que d’autres ? 

L’opinion observe et reste en attente de réponses claires de la part du Comité de la Transition pour la Restauration des Institutions et de son chef de file, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. 

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