Nomination des épouses d’Eyeghe Ndong et de Ntoutoume Émane: récompense politique ou promotion de la compétence ? 

Les nominations des deux épouses des anciens 1er minitre dont l’un est cité dans l’affaire Webcor passent mal dans l’opinion © Montage Dépêches 241

Libreville, le 05 septembre 2024 – (Dépêches 241). En République, il est établi que les pouvoirs discrétionnaires de nomination et de révocation dans la haute administration publique appartiennent au seul Chef de l’État. En soi, cela n’est pas discutable. Seulement, en arrivant au pouvoir en septembre 2023, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, promettait de mettre un terme aux nominations « Copains-coquins », une pratique très caractéristique du régime Bongo-PDG qu’il a déposé, qui consistait à nommer ou promouvoir des parents, amis et connaissances, au détriment parfois de la compétence. C’est en cette occurrence que l’opinion s’interroge sur la nomination au dernier Conseil des Ministres des épouses de Jean Eyeghe Ndong et de Jean François Ntoutoume Émane, en qualité de conseillers spéciaux du Président de la Transition.

Le 31 août dernier, le Président de la Transition, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, tenait un Conseil des Ministres, dans la salle habituelle du Palais Rénovation de Libreville. À l’issue de cette table ronde, des mesures individuelles ont été entérinées, notamment les nominations de Marie-Annie Flore Zouga Nguema, épouse Eyeghe Ndong et Yolande Abessolo, épouse Ntoutoume Émane aux prestigieux postes de conseillers spéciaux du Président de la Transition.

Des nominations qui n’ont pas tardé à susciter de vives réactions dans l’opinion, les unes toutes aussi passionnées que les autres. Si pour certains, ces femmes n’auraient fait que profiter de l’ancien positionnement de leurs époux respectifs, deux ex Premier Ministre, d’autres y voient des motivations purement politiciennes dans ces nominations. Une troisième voie est à envisager, c’est celle de l’injustice sociale.

La Fin des nominations « Copains-coquins », une annonce du CTRI frappée du sceau de la tartufferie 

Le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, semble trahir jour après jour, semaine après semaine, l’extraordinaire promesse faite au peuple lors de sa prise de fonction : mettre définitivement un terme au népotisme, au clientélisme, au régionalisme dans la haute administration publique. En prenant les rênes du Gabon, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) annonçait la fin du népotisme et du clientélisme au sommet de l’État, promettant de mettre un terme aux nominations tribales, claniques et familiales qui ont confiné le pays à l’immobilisme et à un état de sous-développement évident.

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Seulement, à l’épreuve des faits, l’opinion découvre qu’il n’en est rien, tant la pratique demeure enracinée, et même qu’elle semble connaître des niveaux jamais atteints sous le Magistère d’Ali Bongo. Ces nominations traduisent surtout l’injustice sociale qui perdure, même sous le CTRI qui a pourtant annoncé venir y mettre un terme. Sinon, pourquoi choisir parmi la multitude des gabonais à qui ces postes pourraient échoir, uniquement les épouses de deux anciens Premier Ministre ?

Au delà de ce fait qui comme d’autres, actent la continuité des pratiques et assuétudes du régimes avilissant Bongo-PDG, il y’a l’indécente situation née du fait qu’on nomme à des fonctions prestigieuses l’épouse d’un homme dont le nom est cité dans le Scandale de l’Affaire WebCor ITP, en l’occurrence Jean François Ntoutoume Émane, ancien édile de la commune de Libreville. Dans un pays engagé dans une réelle restauration des Institutions de telles incongruités n’auraient pu être possible et tolérable. Hélas… nous nageons en pleine imposture et en plein déni.

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