Gabon: comme Yann Bidonga et Merlin Tandjigora, Emmanuella Atora Eyeghe, abandonnée par son pays ? 

Gravement blessée en compétition officielle Emmanuella Atora sera t-elle prise en charge par l’Etat ? ©DR

Libreville, le 12 septembre 2024 (Dépêches 241). Certains pays africains traînent la réputation peu glorieuse d’abandonner leurs athlètes dans des périodes difficiles telles que les blessures, des moments de dépression ou autres problèmes familiaux. Le Gabon tend malheureusement à se signaler dans cette catégorie de patries qui abandonnent souvent leurs enfants ayant pourtant porté haut ces dernières. Après Yann Bidonga et Merlin Tandjigora dans le football, le tour revient aujourd’hui à Emmanuella Atora Eyeghe, dans le Taekwondo. Depuis sa grave blessure aux derniers Jeux Olympiques de Paris où elle représentait fièrement le Gabon, l’athlète se bat seule aujourd’hui contre une déchirure du ligament croisé antérieur du genou gauche. Une situation déplorable qui ne cesse de révolter l’opinion.

Depuis de nombreuses années, le Gabon tend à briller par un manque de reconnaissance vis-à-vis de ses anciennes gloires ou de ses anciens ambassadeurs. Pire, des athlètes y sont régulièrement abandonnés en cas de blessure, alors même que ces pépins physiques sont souvent contractés lors des compétitions officielles où l’athlète représente le pays. Une situation inadmissible aujourd’hui, car beaucoup voient souvent leurs carrières s’arrêter brusquement, alors qu’ils représentaient fièrement leur Patrie. 

En retour, le pays leur réserve l’ingratitude, le manque de reconnaissance, l’abandon. C’était déjà le cas pour Yann Bidonga, gardien de la sélection nationale de football masculine qui, lors d’un match officiel s’était blessé, a manqué la CAN 2012 juste après et n’a plus jamais retrouvé son niveau d’antan, car abandonné par le Gabon son pays. Plus proche de nous, en 2017, lors d’un match face au Maroc à Casablanca, Merlin Tandjigora, milieu de terrain des Panthères, a connu une grave blessure qui a ruiné sa carrière de footballeur professionnel. Lui aussi a été abandonné par son pays et a dû payer ses frais médicaux qui s’élevaient à plus de 16 millions de FCFA, alors qu’il avait contracté cette blessure en représentant le Gabon. 

Aujourd’hui, le tour revient à Emmanuella Atora Eyeghe, la jeune coqueluche du Taekwondo africain. Vice-championne d’Afrique dans sa catégorie, la gabonaise s’est gravement blessée lors de son combat contre la numéro 1 mondiale, la chinoise Luo Zong Shi, aux derniers Jeux olympiques de Paris. À ce jour, elle semble se battre toute seule, abandonnée par sa Patrie, contre une déchirure du ligament croisé antérieur du genou gauche qui pourrait plomber sa jeune carrière. 

Alors l’opinion se pose certaines questions. Que fait le Ministère de Sports face à cette situation ? Quelle est la responsabilité du Comité Olympique Gabonais dans ce genre de cas ? Pourquoi celle qui représentait encore récemment le seul espoir de médaille pour le Gabon en vient-elle à être autant délaissée et ignorée par son pays ? Que font les nouvelles autorités du pays devant cette énième situation d’une athlète abandonnée, alors qu’elle représentait le Gabon au moment de sa blessure ? Des réponses fortes sont désormais attendues par l’athlète, par sa famille et par le peuple gabonais tout entier, pris de compassion pour Atora. 

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