Libreville, le 4 octobre 2024 – (Dépêches 241). Depuis la création de nombreuses aires protégées sur le territoire national et l’interdiction formelle de tuer plusieurs espèces animales, leurs populations se sont considérablement accrues en l’espace de deux décennies, occasionnant ainsi un conflit homme/faune qui se traduit par des fréquentes irruptions des certains animaux sauvages proches des habitations humaines. C’est ce qu’ont vécu les élèves et les personnels du Lycée Hubert N’na Ekamkam à Ovan, le 28 septembre dernier, lorsqu’un pachyderme s’est introduit dans l’établissement, avant d’être abattu par les riverains au pied de la barrière de celui-ci.
Au début des années 2000, voulant s’établir en leader de la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de l’environnement, le Gabon, sous la houlette de feu Omar Bongo Ondimba, va créer 13 parcs nationaux et décider de la protection intégrale de plusieurs espèces animales, parmi lesquels les éléphants qui en étaient victimes d’un sévère trafic pour leurs ivoires.
Seulement, plus de deux décennies après, cette décision, ajoutée à une exploitation intensive de nos forêts ces derniers temps, ont déréglé l’habitat naturel de plusieurs espèces animales, notamment les éléphants qui ont désormais tendance à migrer vers les villages, occasionnant régulièrement de nombreux dégâts matériels et parfois humains. Destruction des plantations, d’habitations, de sépulcres et attaques physiques sur les humains, voilà le lot que réserve aujourd’hui les éléphants aux populations rurales.
C’est encore ce qu’ont vécu le 28 septembre dernier les populations d’Ovan, dans la province de l’Ogooué-Ivindo, précisément dans le département de la Mvoung. Selon les nombreux témoins sur place, les éléphants avaient pris l’habitude d’aller saccager les plantations à proximité de la barrière du Lycée Hubert N’na Ekamkam d’Ovan, avant de faire irruption au sein même de l’établissement pour aller dévaster également les modestes jardins des enseignants logés dans l’établissement.
Une situation qui vient une fois de plus remettre au goût du jour la problématique du conflit homme/faune qui continue d’opposer les intérêts des populations à la volonté du Gouvernement et des organisations internationales de protection de la biodiversité. À quand l’organisation des battues administratives périodiques pour réguler leur nombre ? Combien de personnes doivent-elles encore perdre leurs plantations, leurs habitations, leurs sépulcres ou leurs vies avant que le Gouvernement ne se décide enfin de résoudre efficacement ce problème ? Les réponses fortes sont toujours attendues par les victimes de ces mastodontes.