Libreville, le 25 septembre 2021 (Dépêches241). C’est le constat amer réalisé par plusieurs acteurs du monde éducatif gabonais. Patrick Daouda Mouguiama, le ministre de l’Éducation nationale a choisi de nommer à la tête de plusieurs établissements scolaires du Gabon, des personnes retraitées ou plus graves encore parfois même décédées.
Quelle logique a présidé au choix des responsables des établissements scolaires du pays par Daouda Mouguiama et son équipe ? La question mérite d’être posée, au regard des incongruités évidentes observées, après la publication de la liste des nouveaux proviseurs et autres censeurs de plusieurs lycées aux collèges Gabon.
En effet, la lecture attentive de ladite liste des nouveaux responsables d’établissements, permet de constater que plusieurs fonctionnaires retraités ont été promus au détriment de nombreux agents publics en service. Certains en retraite depuis plus d’un an ont été nommés d’autres admis au départ à la retraite ont été confirmé dans des fonctions qu’ils ont pourtant quitté au bout de l’année académique 2020/2021.
C’est notamment le cas de Jean Baptiste Ndinga, censeur 1 pédagogique du lycée Eugène Marcel Amogho de Franceville, admis en retraite mais affecté comme censeur au Lycée Rigobert Landji de Moanda. Ce dernier a été joint au téléphone par la rédaction de Dépêche 241. « Mon départ à la retraite était effectif depuis Juillet vu que mon salaire a été suspendu » a-t-il indiqué.
Souhaitant clarifier sa situation afin que les incohérences nées de ces nominations soient soulevées, Jean Baptiste Ndinga, néo-retraité, va poursuivre. « Dans les faits, je suis en retraite depuis décembre 2021 mais comme nous sommes enseignants, je suis allé au terme de l’année, donc c’est en juillet que mes émoluments ont été coupés. J’ai ainsi réalisé toutes mes démarches et là, j’ai un rendez-vous à la solde ce 29 septembre pour récupérer tous mes documents qui me permettront d’aller à la caisse retraite », a-t-il précisé.
Grande a donc été sa surprise alors qu’il est en train d’achever ses démarches administratives de découvrir dans les colonnes de l’Union qu’il nommé ailleurs. « J’ai donc été très surpris de voir mon nom comme censure pédagogique 1 au Lycée Rigobert Landji de Moanda », nous a-t-il confié.
Une situation qui semble effective presque dans plusieurs provinces du Gabon où des personnes ont été nommés deux voire 3 fois à des fonctions différentes dans des établissements différents. Au lycée Alexandre Samba de Makokou, nommé proviseur Ndoumouangoye Artiste Nicaise est également Censeur Vie Scolaire 1.
Une situation que l’on retrouve également au lycée Eugène Marcel Amogho de Franceville et confirmée du reste par notre source. « Je ne suis pas un cas isolé, il y a une surveillante générale à la retraite du Lycée Henri Sylvoz. Au LEMA ou j’étais, le censeur I vie scolaire, Langori Martin est parti à la retraite depuis un an, il ne travaillait plus mais il a été confirmé », a-t-il confirmé.
Tout porte donc à croire que les nominations faites par le ministre de l’Education Nationale, Patrick Mouguiama Daouda ont été faites à la hâte, de façon expéditive, bâclée et précipitée, sans étude et sans travail de fond. Même le toilettage du fichier des retraités n’a pas été effectué. D’aucuns disent même que des personnes déjà décédées ont été nommées. « Les nominations de l’éducation nationale de cette année sont totalement incongrues. Ils ont nommé même des morts et des retraités et même les doubles nominations. Il se peut que ce soit les planches de depuis 2 ans », indique un enseignant.