
Libreville, le 23 octobre 2024 – (Dépêches 241). Le 15 mars dernier, à la faveur du communiqué N°050, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) par la voix de son porte-parole, le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, mettait en garde les Partis politiques et associations qui utilisaient à des fins politiciennes l’image du Chef de l’État. Une mise en garde royalement ignorée par certains, notamment le Parti Démocratique Gabonais (PDG) ainsi que les associations et Ossimane qui en ont même fait du Chef de l’État, leur Président d’Honneur. Une situation qui laisserait penser dans l’opinion que le communiqué N°067 pourrait de nouveau être « vu et ignoré » par cette horde de courtisans que la course effrénée vers la flatterie du Prince ne peut plus arrêter. Une flatterie qui semble d’ailleurs plaire au président vu que ce dernier, excepté multiplier les communiqués, ne prend aucune décision ferme contre ces pratiques.
À la suite des festivités du 12 mars 2024 marquant la célébration du 56 ème anniversaire du Parti Démocratique Gabonais (PDG), où l’on avait clairement vu la photo du Président de la Transition sur plusieurs banderoles du PDG, le CTRI avait pondu un communiqué pour mettre en garde les responsables des formations politiques. « Le CTRI constate pour le déplorer l’utilisation abusive sinon malveillante de l’image de Son Excellence le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema (…) par certains partis politiques et hommes politiques », avait d’abord déclaré le Colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi.
Poursuivant sa mise en garde, le porte-parole rappelait que « si les Partis politiques restent libres de mener leurs activités dans le cadre des lois et règlements en vigueur, le Chef de l’État en tant que garant des Institutions républicaines est au dessus des Partis et ne saurait avoir d’autres soutiens que celui du Peuple Gabonais », avait-il insisté.
Comme le communiqué N°050, le communiqué N°067 sera-t-il royalement piétiné, « vu et ignoré » ?
Après l’expérience de la mise en garde de façade du communiqué N°050, les gabonaises et les gabonais avides de voir disparaître définitivement le « Kounabélisme » régnant ne souhaitent qu’une seule chose: la rigueur et la fermeté qui sont habituellement accrochées aux hommes en treillis. Comment comprendre le mépris souverainement affiché par plusieurs responsables politiques et associatifs qui, malgré l’avertissement des militaires ont continué d’utiliser de manière abusive et malveillante, à des fins purement politiciennes, l’image du Chef de l’État, sans pour autant en subir les représailles ?
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Peut-on encore réellement croire en la sincérité du CTRI dans ces mises en garde ? Sinon comment comprendre que nonobstant la violation effrontée de cette mise en garde par les partis politiques et associations, le CTRI montre une certaine impuissance à la faire respecter ? Le CTRI ne se compromet-il pas lui-même en donnant sa caution morale pour ce type de pratique comme quand son 1er responsable a accepté la présidence d’honneur de deux associations adeptes des pratiques dénoncées dans le communiqué N°067 ?
Cette permissivité des militaires face aux Partis politiques et associations qui usent de manière compulsive et inflationniste de l’image du Président de la Transition force désormais l’opinion à croire qu’à l’instar du communiqué N°050 du 15 mars 2024, celui du 21 octobre 2024 connaîtra peut-être le même sort, à savoir son manque d’application.