Libreville, le 28 octobre 2024 – (Dépêches 241). À l’instar de plusieurs hauts commis de l’Etat, Julien Nkoghe Bekale, ancien Premier Ministre dans une interview accordée à nos confrères d’Afrique Midi, s’est prononcé sur le projet constitutionnel qui sera soumis au référendum le 16 novembre prochain. Pour l’ancien homme fort du régime d’Ali Bongo Ondimba, le projet constitutionnel produit pendant la régence du CTRI est suffisamment pertinent et républicain pour que les Gabonais y adhèrent massivement.
Dans un peu moins d’un mois, les Gabonaises et Gabonais seront invités aux urnes pour un scrutin référendaire destiné à valider le nouveau projet constitutionnel proposé par les nouvelles autorités de la Transition. Au milieu d’un débat houleux et passionné entre les adaptes du « OUI » et du « NON », un homme, en l’occurrence Julien Nkoghe Bekale, voit en ce projet une une opportunité unique pour le Gabon d’accéder enfin à une véritable alternance politique.
Pour l’ancien locataire de la Primature, ce nouveau projet aux antipodes des précédents « allie la souplesse et la sacralité ». Souplesse d’abord en ce qu’il garantit « les adaptations nécessaires au regard de l’évolution des idées juridiques, politiques, sociales, économiques et sociétales, sacralité ensuite parce qu’il s’inscrit dans le registre de l’intemporalité », a-t-il indiqué.
L’ancien Ministre du travail d’Ali Bongo estime en outre que le projet constitutionnel est « équilibré et répond aux attentes actuelles des Gabonais en ce qu’il consacre désormais une limitation intangible des mandats, évitant le spectre d’une longévité ou d’une forme de monarchisation constitutionnelle », a-t-il souligné, avant d’insister sur une avancée en ce sens notable. « Je retiens l’élection du Président de la cour constitutionnelle par ses pairs, la prise en compte de la société civile comme acteur institutionnel, l’impossibilité pour un conjoint ou un enfant de se porter candidat à la succession de son époux ou de son père, immédiatement à la fin de son mandat », a-t-il ajouté.
Tout en soulignant qu’il n’existe pas de constitution universelle et transposable ni de constitution parfaite, Julien Nkoghe Bekale a regretté l’idée que les forces de défense et de sécurité n’aient pas eu de statut constitutionnel tout autant que la configuration d’une élection présidentielle avec un Président et un Vice-président élus en ticket.