Libreville, le 27 novembre 2024 – (Dépêches 241). Longtemps en latence, la crise née de la situation de co-tutelle dans laquelle se trouve l’École Normale Supérieure (ENS) de Libreville connaît actuellement un durcissement. Une situation que le dernier Conseil d’Administration dirigé la Ministre de l’Éducation Nationale Camélia Ntoutoume Leclercq, n’a malheureusement pas su résoudre. Pire, les syndicats des Enseignants-Chercheurs officiant à l’ENS regrettent même d’avoir « assisté à un Conseil d’Administration à sens unique ».
Au sein de l’École Normale Supérieure (ENS) de Libreville, le bras de fer entre les syndicats des Enseignants-Chercheurs et la Ministre de l’Éducation Nationale, par ailleurs Président du Conseil d’Administration (PCA) de l’ENS, ne fait plus l’ombre d’un mystère. La crise qui a longtemps couvé est désormais ostensible. Et le dernier Conseil d’Administration tenu au sein de cette Institution a lui aussi échoué à aplanir les tensions nées d’une situation de co-tutelle dans laquelle est plongée l’ENS depuis des années, et désormais jugée « toxique » par les syndicats de l’Enseignement Supérieur.
Les Enseignants-Chercheurs accusent le Ministère de l’Éducation Nationale de vouloir accentuer sa mainmise sur l’ENS, qui reste un établissement public d’enseignement supérieur. Pensant trouver des compromis raisonnables qui satisfassent les différentes parties lors du dernier Conseil d’Administration dirigé par Camélia Ntoutoume Leclercq, les syndicats ont déploré l’absence de tout esprit d’échanges de la part de la Ministre de l’Éducation Nationale.
Les Enseignants-Chercheurs déplorent l’absence de tout esprit de dialogue de la part de la Ministre de l’Éducation Nationale
« Nous avons assisté à un Conseil d’Administration à sens unique où les syndicats de l’Enseignement Supérieur ont été muselés. Puisqu’après ma prise de position comme Président du SNEC-ENS, j’ai été menacé d’être évincé de la salle parce que Madame la Ministre n’a pas supporté la contradiction », a d’abord regretté le Professeur Hilaire Ndzeng Nyangone, Président du SNEC-ENS.
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Les syndicats de l’Enseignement Supérieur ont par la suite condamné le fait que « le reste du Conseil d’Administration n’ait été qu’une somme d’injonctions données à l’Enseignement Supérieur par l’Éducation Nationale, tendant à prouver que l’ENS doit demeurer un établissement de l’Éducation Nationale », a ajouté l’Enseignant.
Une situation que les syndicats entendent dénoncer en exigeant la sortie immédiate de l’ENS de cette cotutelle devenue « toxique et honteuse »
Une démarche que les syndicats des Enseignants-Chercheurs officiant à l’ENS ont tenu à contester, en montrant que la situation de leur Institution est unique et sans précédent. « la situation de l’École Normale Supérieure (ENS) de Libreville est unique car cela n’est le cas ni au Cameroun voisin, ni dans l’espace CEMAC, encore moins dans l’espace CAMES, puisque le Gabon est l’un des pays fondateurs du CAMES, et ce CAMES reconnaît toutes les Écoles Normales Supérieures (ENS) comme appartenant et sous la tutelle exclusive de l’Enseignement Supérieur », a conclu le Professeur Hilaire Ndzeng Nyangone.
Pour finir, les syndicats qui ont décidé de paralyser l’École Normale Supérieure (ENS) de Libreville en stoppant momentanément les activités pédagogiques, ont promis de durcir davantage le mouvement si l’Éducation Nationale se refusait à l’idée d’entendre leurs revendications. « Ce bras de fer va se poursuivre aussi longtemps que le Ministère de l’Éducation Nationale ne voudrait pas prendre en compte nos revendications », a martelé d’un ton ferme le Professeur Charles Philippe Assembe Ela.