Gabon: pour le Synamag, « l’influence de l’exécutif dans le judiciaire consacre une relation incestueuse dans un état de droit »

Le président du Syndicat National des Magistrats du Gabon (Synamag), Landry Abaga Essono continue son combat pour l’indépendance de la justice

Libreville, le 11 décembre 2024- (Dépêches 241). Après son Assemblée générale remarquée du 29 novembre 2024 où il fustigeait l’immixtion fréquente et toxique des pouvoirs Exécutif et Législatif dans le pouvoir Judiciaire, le Syndicat National des Magistrats du Gabon (Synamag), par la voix de son Président, a décliné chez notre confrère Le Confidentiel, les conditions nécessaires pour l’émergence d’une justice gabonaise crédible, indépendante et impartiale.

Depuis qu’il a été porté au pinacle du Syndicat National des Magistrats du Gabon (Synamag), Landry Abaga Essono n’a de cesse de répéter les rapports quasi incestueux qui caractérisent les trois pouvoirs, en République Gabonaise. « L’omniprésence et l’omnipotence dans la vie professionnelle du magistrat des membres du pouvoir Exécutif et du Ministre de la Justice en particulier est l’expression la plus achevée d’une justice sous tutelle et sous commandement de l’Exécutif », avait-il déclaré lors de la dernière Assemblée générale du Synamag.

À la faveur d’une interview accordée chez notre confrère Le Confidentiel, le Président du Synamag a indiqué des solutions qui pourraient définitivement mettre un terme à la situation d’indépendance de la justice gabonaise. « Pour une justice crédible, indépendante et impartiale, il faut commencer par améliorer les conditions de travail et de vie des magistrats par la mise à disposition de moyens leur permettant de rendre une justice de qualité », a d’abord rappelé Landry Abaga Essono.

Dans la même veine, il a préconisé la sortie urgente et obligatoire des autres pouvoirs de l’écosystème judiciaire, afin de garantir son indépendance véritable. « Il faut ensuite sortir les membres de l’Exécutif et du Parlement du Conseil Supérieur de la Magistrature. Ils n’ont rien à y faire », a fermement soutenu le Président du Synamag.

Gageons désormais que les Institutions de la République post-transition s’emploient à matérialiser ce vœu pieux des magistrats, de voir enfin émerger une justice véritablement libre, indépendante et impartiale pour le plus grand bonheur des populations gabonaises. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*