Libreville, le 23 décembre 2024-(Dépêches 241). Dans une récente déclaration faite sur les antennes de la télévision nationale, le Procureur général de la République, Bruno Obiang Mve, a affirmé que les avocats de Sylvia et Noureddine Bongo Valentin avaient dernièrement rencontré leurs clients, et qu’ils auraient finalement avoué que ces derniers n’auraient jamais été torturés en prison. Des allégations que les concernés ont fait tôt de démentir, à la faveur d’un communiqué de presse dont la rédaction de Dépêches 241 a reçu copie.
Vendredi 20 décembre dernier, Bruno Obiang Mve, Procureur général de la République, faisait une courte apparition à la chaîne nationale pour une déclaration toute aussi brève. « Le Procureur de la République informe que Me Eyue Bekale Gisèle, avocate au barreau du Gabon et Me Zimeray François, avocat au barreau de Paris, et ayant élu domicile auprès de Me Eyue Bekale Gisèle, constituent pour les intérêts de Madame Sylvie Marie Aimée Valentin Epse Bongo et Noureddine Bongo Valentin, ont rencontré ces derniers le jeudi 19 décembre 2024 », a d’abord déclaré Bruno Obiang Mve.
Poursuivant sa déclaration, le procureur de la République a ajouté que « ces rencontres se sont déroulées librement dans le strict respect des droits de la défense et de la confidentialité des échanges entre les avocats et leurs clients. Ces avocats ont constaté que leurs clients n’ont jamais été torturés au sein de la prison de Libreville. Enfin, le Procureur de la République rappelle que la liberté des avocats d’exercer leur profession sans restriction est une des garanties d’une bonne justice », a-t-il conclu sa déclaration.
Des affirmations que les avocats de Sylvia et Noureddine Bongo n’ont pas tardé à balayer 24h après, à la faveur d’un communiqué de presse. « C’est avec stupéfaction que nous avons pris connaissance du communiqué du Procureur de la République de Libreville selon lequel nos clients seraient détenus dans des conditions normales et n’auraient pas été torturés. C’est faux », ont-ils sèchement indiqué dans leur communiqué.
Toujours dans la même veine, les avocats de l’épouse et du fils de l’ancien Président de République, Ali Bongo Ondimba, ont ajouté que « Après 17 mois de détention arbitraire reposant sur une mise en scène (…) Nous avons enfin pu rencontrer nos clients. Comme êtres humains et comme avocats, nous sommes encore sous le choc de ce que nous avons vu et contestons totalement les allégations mensongères d’un procureur manifestement aux ordres », relaie le même communiqué.
Pour finir, « Nous ferons prochainement des révélations inédites et précises à la presse. Dans l’immédiat, nous sommes extrêmement inquiets pour leur santé physique et mentale », ont chuté les avocats dans leur communiqué.