Gabon: l’ancien Premier ministre Nkoghe Bekale alerte sur une fracture sociale préoccupante 

Julien NKOGHE BEKALE, ancien Premier Ministre, Chef du gouvernement

Libreville, le 25 février 2025-(Dépêches 241). Dans une tribune publiée sur sa page Facebook officielle, l’ancien Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, a exprimé sa vive préoccupation devant la montée d’une fracture sociale de plus en plus prononcée, particulièrement à l’aube d’une élection présidentielle capitale pour le pays. L’homme de Ntoum a fait une véritable ode à l’union sacrée entre filles et fils du Gabon, pour que survive la Paix et la cohésion sociales. Nous publions in extenso sa tribune

« Unité Nationale et Cohésion : Notre Force, Notre Futur

Chers compatriotes,

Je fais cette publication avec une conviction profonde : le Gabon, notre cher pays, ne se construira que dans l’unité.

Notre nation est une terre de diversité. Des forêts du Woleu-Ntem aux côtes de l’Ogooué-Maritime, de l’Estuaire à la Ngounié, du Haut-Ogooué à l’Ogooué-Ivindo, nous sommes un peuple aux multiples visages, aux langues variées, aux traditions riches. Mais au-delà de nos différences, une vérité fondamentale nous unit : nous sommes tous Gabonais.

Depuis le début de la transition, une fracture préoccupante s’installe dans notre société. Les logiques communautaires prennent le pas sur l’intérêt national. Chacun se replie sur son groupe, son clan, son ethnie, comme si notre avenir devait se construire en silos, séparément. Mais c’est une impasse. Un pays où chaque groupe avance seul est un pays qui se divise, qui s’affaiblit et qui compromet son propre avenir.

Si nous continuons sur cette voie, nous mettons en péril notre stabilité, notre développement et notre destin collectif. Il n’y aura ni prospérité, ni progrès si nous ne comprenons pas que le Gabon est notre héritage commun et qu’il nous appartient à tous de le bâtir ensemble.

Le temps est venu de dépasser ces clivages. Ce n’est pas une option, c’est une nécessité. Le monde avance, et les défis économiques, sociaux et politiques qui nous attendent exigent une réponse forte et unie. Nous avons besoin d’une nation rassemblée, où chaque Gabonais trouve sa place non pas en fonction de son appartenance ethnique, mais en fonction de son mérite, de son engagement et de ses compétences.

J’en appelle donc à la responsabilité de chacun : dirigeants, cadres, jeunes, travailleurs, anciens… Soyons à la hauteur des enjeux de notre époque. L’ethnie ne doit jamais être un critère d’exclusion ou de privilège. Elle doit être une richesse culturelle, un élément qui nous distingue et nous complète, jamais un outil de division.

Le Gabon est plus grand que nos petites personnes prises isolément. Notre avenir commun dépend de notre capacité à dépasser les logiques d’ethnies, de clans et de tribus pour construire une véritable nation riche de sa diversité.

Cessons de penser en termes de « nous » contre « eux ». Pensons en termes de « nous tous ensemble ». C’est ainsi que nous honorerons notre histoire et écrirons un avenir digne des générations futures.

Unis, nous serons plus forts. Ensemble, nous bâtirons un Gabon prospère »

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