Libreville, le 24 mars 2025 – (Dépêche 241). Les Panthères du Gabon se sont imposées hier après-midi à Nairobi au Kenya en match comptant pour la 6 journée des éliminatoires de la prochaine Coupe du Monde de football. Une victoire assurée après un doublé de Pierre Emerick Aubameyang et une réorganisation tactique à mettre au crédit de Thierry Mouyouma. Avec cette victoire, le Gabon prend momentanément la tête du groupe F et fait asseoir une nouvelle réalité, celle d’une sélection qui enfin, sait gagner avec autorité à l’extérieur.
Thierry Mouyouma l’a encore fait. Les Panthères du Gabon l’ont encore réalisé. Gagner une énième fois à l’extérieur. Les coéquipiers de Denis Bouanga se sont imposés hier à Nairobi face aux Harrambies Stars du Kenya dans un stade survolté et presque à guichet fermé. Une atmosphère qui n’a pas intimidé les Panthères du Gabon et son coach qui a aligné pour débuter ce match, un système en 3-5-2 avec un milieu alimenté par le trio Lemina-Poko-Kanga.
En défense, le staff technique aligne le vétéran Bruno Ecuele Manga, le cadre Axel Mouketou et le très prometteur et néo Messin Michel Mboula. En piston, Yowan Obiang très en vue contre le Seychelles est positionné à gauche, son alter ego Anthony Oyono a comme d’ordinaire tenu sa place à droite. Il faut dire que dès le coup d’envoi, le Gabon n’a pas calculé, nonobstant le contexte hostile du Nyayo National Stadium. Dès la 3e minute, bien lancé par Yowan Obiang, Denis Bouanga va surprendre tout son monde en essayant de faire une passe à Aubameyang alors qu’il aurait pu conclure tout seul.
Un Aubameyang en leader et capitaine
Bousculé dans les duels et le défi physique proposé par les Kényans, le Gabon va répondre par sa technique. C’est justement au terme d’une combinaison à trois que Kanga Guelor, d’un ballon magnifiquement lifté, va trouver PEA, qui sans se faire prier, va crucifier le portier Kenyan d’une frappe croisée du pied droit. C’est l’ouverture du score. Nous jouions la 15e minute. Si les Kenyans ont su réagir dans la foulée par un but logiquement refusé pour hors jeu et une frappe sur le poteau, le Gabon de retour du vestiaire, va comme en première mi-temps, se montrer à son avantage en obtenant un penalty à la 52e minute après une main du défenseur sur une frappe d’un attaquant gabonais. Un pénalty transformé avec froideur par Aubameyang 2 à 0. Piqués dans leur orgueil, les Kenyans vont réagir dans la foulée, 10 minutes plus tard, en réduisant le score par Olunga.
En dépit de la pression des supporters dans un Nyayo National Stadium chauffé à blanc, les Panthères qui ont retrouvé une solidité mentale vont tenir et s’imposer dans la douleur mais avec héroisme et autorité. Une victoire qui est révélatrice d’une capacité que les Panthères ont rarement eue. Celle de gagner ses rencontres à l’extérieur et même sur des terrains hostiles.
Des Panthères désormais à l’aise à l’extérieur
Depuis l’arrivée de Thierry Mouyouma à la tête des Panthères du Gabon, la sélection nationale semble désormais jouer sans complexe à l’extérieur. En 6 matchs joués hors de ses bases, le Gabon s’est imposé à 4 reprises. D’abord en novembre 2023 au Benjamin Mpaka Stadium de Dar-Es-Salaam contre le Burundi, victoire 2 buts 1. Puis le 15 septembre 2024, en Afrique du Sud, où après un match nul au goût de défaite à la maison, les Panthères sont allées faire le job au Stade Moses Mabhida de Durban en s’imposant 2 buts à 0. Un mois plus tard, déjà qualifié, le Gabon va pourtant s’imposer contre la RCA à Bloemfontein et enfin celle d’hier à Nairobi.
Une transfiguration de cette équipe nationale qui porte indubitablement l’empreinte d’un homme, Thierry Mouyouma, qui a su donner une âme et une personnalité à la sélection nationale en insufflant un état d’esprit patriotique et conquérant tout en se débarrassant des fauteurs de troubles. Dans un passé récent, les Panthères auraient craqué après la réduction du score 30 minutes avant le fin de la rencontre. Avec Mouyouma, elles sont restées debouts, solidaires, elles ont fait corps, elles ont souffert ensemble pour ramener les 3 points. Une solidarité et un sens du devoir qui n’habitaient plus ces joueurs, et que ce staff essentiellement composé des locaux a su ramener et implémenter. Bravo !
