Dépolitisation de l’Administration: quand Le DG de la CNSS, Olivier Rebienot Pellegrin, franchit la ligne de la neutralité 

Le DG de CNSS, Olivier Rebienot Pellegrin n’a que faire de la dépolitisation de l’Administration, résolution adoptée au Dialogue National © DR

Libreville, le 7 avril 2025 – (Dépêches 241). Il y a quelques jours, lors d’une sortie publique à Libreville, Olivier Rebienot Pellegrin, directeur général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), a suscité une vive attention en arborant un t-shirt à l’effigie des « Bâtisseurs », un mouvement politique soutenu par le pouvoir en place. Ce geste, bien que symbolique, n’a pas manqué d’interroger les observateurs sur la neutralité qu’un haut fonctionnaire devrait normalement incarner. Une neutralité sur laquelle cet ancien soutien d’Ali Bongo Ondimba n’a pas hésité à galvauder en tenant une déclaration partisane à la faveur de Brice Oligui Nguema. 

Au-delà du vêtement, c’est surtout la déclaration de M. Rebienot Pellegrin qui a attiré les regards. Invitant les populations à « aller voter pour le Libérateur », une référence à la figure du général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition, le DG de la CNSS semble avoir pris une posture qui, selon certains, pourrait être perçue comme une forme de soutien tacite à un camp politique spécifique. Une posture condamnable dans un pays ou la politisation à outrance de l’administration a été condamnée et même débattue pendant le dialogue national inclusif au terme duquel un rapport a fait de la dépolitisation de l’administration une résolution à implémenter automatiquement dans nos administrations.  

Cette prise de position n’est pas sans conséquences, notamment pour une institution comme la CNSS, qui joue un rôle crucial dans la gestion des cotisations sociales, des pensions et des prestations familiales pour des milliers de travailleurs gabonais. La neutralité des responsables publics, en particulier ceux occupant des fonctions de gestion de services sociaux, est une exigence fondamentale dans la gestion des affaires publiques. Dès lors, la question se pose : la CNSS doit-elle être perçue comme une institution neutre au service de tous les citoyens, ou comme un acteur engagé au service d’une cause politique particulière ? 

L’incident survient alors que la CNSS fait face à des défis de taille, tels que des retards dans le versement des pensions et des prestations, ainsi que des tensions sur l’efficacité de la gestion des fonds collectés. À ce moment précis, les attentes du public vis-à-vis des institutions publiques sont élevées : impartialité, rigueur et efficacité. L’attitude de Rebienot Pellegrin soulève donc une question importante : un responsable public doit-il s’exprimer sur des sujets politiques lorsqu’il représente une institution publique ? 

Si la réponse est OUI, quelles en sont les implications pour la gestion de cette institution et la perception qu’en ont les assurés sociaux ? Dans le cadre de la réorganisation administrative du Gabon, les autorités publiques s’efforcent de renforcer la transparence et la responsabilité au sein des administrations. Cet incident pourrait ainsi remettre sur la table la question de la séparation entre gestion administrative et engagement politique, et ce, dans le but de préserver la confiance des citoyens dans leurs institutions.

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