Gabon: le serment sur le respect de l’État de droit d’Oligui Nguema à l’épreuve de l’affaire Opiangah 

L’épilogue de l’affaire HPO dont les avocats ont saisi la Commission Africaine des Droits de l’Homme demeure un test grandeur nature pour le Ve République et la volonté d’Oligui Nguema d’instaurer une justice indépendante et un véritable Etat de droit ©Montage Dépêches 241

Libreville, le 8 mai 2025 – (Dépêches 241). Le Président de la République investi le 3 mai dernier a tenu un discours républicain, axé sur l’importance d’une justice forte, du respect de l’État  de droit et de la Démocratie. Au-delà des mots, un dossier, en l’occurrence l’affaire Opiangah, pourrait à elle seule, de par son épilogue, crédibiliser et légitimer les promesses faites par le numéro un Gabonais ou à contrario, les frapper du sceau de la fumisterie et de la duplicité. 

Le moment était historique ! Pour la première fois, la prestation de serment du Président de la République se déroule devant de Peuple. Dans un stade presque comble devant un parterre d’invités, Brice Clotaire Oligui Nguema, Président élu, en présence de plusieurs Chefs d’État, a tenu un discours distingué en faisant de la démocratie, l’État de droit, l’indépendance de la justice,  l’unité et  la lutte contre la corruption , le socle de son futur magistère. « Moi, Brice Clotaire Oligui Nguema, élu président de la République, m’engage devant Dieu, nos Ancêtres et le peuple gabonais, à consacrer toutes mes forces à son bien-être, le protéger de tout dommage, respecter et défendre fidèlement la Constitution et l’État de droit, préserver les acquis démocratiques, l’indépendance de la Patrie (…) ». 

Une allocution auguste et homérique qui ont sans nul doute  séduit, du moins sur la forme, mais dont la matérialisation est désormais attendue par la majorité des Gabonais ayant accordé leurs suffrages à Brice Clotaire Oligui Nguema, pour impulser une gouvernance neuve affranchie des méthodes du régime déchu. Régime du reste paralysé par plus d’une décennie de convulsions politique et démocratique. 

Le respect de l’État de droit et l’indépendance de la justice, sont les deux principes de gouvernance étatique et d’autorité publique qui ont été critiqués, mis en cause, dénaturés et souillés dans l’affaire du Capitaine d’Industrie Hervé Patrick Opiangah. Selon ses avocats et sa formation politique, l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS), la justice a mis en branle la force publique contre l’homme politique sur la base d’aucun fondement juridique, au motif d’une affaire de viol et d’inceste supposée sur sa fille. 

Dans une République qui se veut juste et démocratique, le Procureur de la République, le maître des poursuites, Bruno Obiang Mve est accusé de s’être parjuré en évoquant une plainte inexistante, jamais déposée et donc ne pouvant justifier le déclenchement de l’action publique.  « Il n’existe aucune preuve matérielle. Il n’existe aucun élément à charge. Il n’existe aucune plainte déposée. La prétendue victime, Élisabeth, comme je l’ai dit, a formellement affirmé que ce prétendu  fait d’inceste n’avait jamais existé » a indiqué l’un des avocats d’Hervé Patrick Opiangah, dans une interview accordée à Dépeches 241 et Gabon Média Time

Dans l’affaire Opiangah, la justice, et partant l’État Gabonais, est au défi de sa propre crédibilité. Cette affaire porte tous les atours d’une instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de compte politique. En juger par le dépôt d’une plainte tardive le 25 novembre 2024, soit 5 jours après le déclenchement de la procédure et les violations qui ont accompagné celle-ci. 

C’est du moins ce que pense Cynthia Lays Amorissani, Présidente par intérim de l’UDIS. « L’enregistrement tardif de la plainte, le 25 novembre 2024, vise à légitimer a posteriori une série de violations graves des droits fondamentaux, allant de la perquisition illégale à la privation de liberté », a-t-elle indiqué. Des faits du reste soutenus par Me Julien Bensimhon, l’un des avocats d’Hervé Patrick Opiangah, lequel à sans ambage évoqué dans cette affaire « une volonté manifeste de destruction politique ». 

En ces temps de renouveau tels que prônés et annoncés par le Président de la République, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, l’inceste infame et impudent qui a prévalu dans l’affaire Opiangah ne saurait etre cautionné ni négligé. Dans un État sérieux et dans une Nation organisée, soucieuse du respect des lois de la République, la justice est le dernier rempart, car considéré comme le pilier essentiel de l’État de droit. En cette occurrence, l’épilogue de l’affaire Hervé Patrick Opiangah, symbole de la perversion d’une partie de la justice gabonaise, donnera des indices sur la réelle volonté des nouvelles autorités du Gabon de voir émerger une « justice forte » en cette ère de « pardon et de réconciliation nationale ».  

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