
Libreville, le 8 Juillet 2025 – (Dépêches 241). Dans le paysage des infrastructures gabonaises, une question brûlante s’impose ces derniers jours : comment expliquer un tel écart de coûts entre deux projets routiers comparables, sans qu’aucun appel d’offres transparent ne vienne éclairer cette énigme ?
D’un côté, la route Ntoum-Cocobeach, longue de 83 kilomètres, a été facturée à hauteur de 100 milliards de francs CFA, soit un incroyable 1,2 milliard par kilomètre. De l’autre, l’axe Alembe-Mikouyi, trois fois plus long avec ses 300 kilomètres, revient à seulement 140 milliards, soit environ 470 millions par kilomètres. Un écart de plus du double, qui laisse perplexe.
Ce décalage vertigineux soulève de lourds soupçons. Comment justifier qu’un tronçon, réalisé dans un contexte similaire, coûte plus du double par kilomètre qu’un autre ? Où est passée la rigueur dans la gestion des fonds publics ? Pourquoi aucun appel d’offres transparent n’a-t-il été lancé pour garantir une concurrence saine et une maîtrise des coûts ?
Ces chiffres ne sont pas de simples anomalies techniques, mais un signal d’alarme sur la gouvernance des marchés publics au Gabon. Ils invitent à une enquête approfondie, à une exigence de transparence et à une responsabilisation des acteurs impliqués. Car derrière ces chiffres, c’est la confiance des citoyens dans la gestion de leur argent qui est en jeu.
Le Gabon mérite mieux que ces disparités incompréhensibles. Il est temps que la lumière soit faite sur ces dossiers, pour que chaque franc investi dans les routes serve réellement le développement du pays, et non les intérêts opaques de quelques-uns.