Transformation locale du Manganèse: Oligui Nguema bluffe à Washington, Paris tousse ?

Le Discours de Brice Clotaire Oligui Nguema face à Donald Trump a-t-il fait plier le groupe Eramet ? ©Dépêches 241

Libreville, le 18 Juillet 2025 – (Dépêches 241). En pleine tournée mondiale entre dissolution européenne et sommet américain, le Président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema a décidé que le Gabon allait transformer son manganèse localement. Un slogan bien rodé, une photo devant un haut-fourneau (éteint, mais ça ne se voit pas à Washington), et hop, la com’ officielle s’emballe : « Le Gabon ne sera plus seulement le tiroir-caisse du monde, mais aussi son usine à batteries ! » Pendant ce temps, Paris tousse, Washington hausse un sourcil, et les chinois préparent déjà la traduction de son discours.

Dans les cocktails feutrés du Beltway, la promesse gabonaise fait sourire. Transformer où, avec quoi, avec qui ? La dernière fois qu’un industriel local a vu un plan de transformation sortir du PowerPoint, l’électricité avait sauté à Libreville. Car pour raffiner le manganèse, il faut plus que des vœux pieux et des casquettes militaires retournées : il faut des kilotonnes d’énergie, des capitaux, et quelques ingénieurs qui ne soient pas partis apprendre ailleurs que dans les meilleures universités de l’hexagone, des Etats Unis et du Canada.  

La véritable alchimie Oliguienne : annoncer une mutation industrielle tout en confiant l’exploitation à la célèbre « Holding de l’État », célèbre surtout pour ses séminaires PowerPoint et ses réunions à rallonge. On promet des usines flambant neuves comme on promet la fin de la corruption : avec application et constance, mais sans plan d’exécution ni calendrier autre que le fameux « d’ici à 2030, inch’Allah ».

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Que dit-on à Paris ? L’Élysée, qui digère encore mal la perte de son influence locale, s’agace en off : « C’est une lubie, la filière locale, on finira par y acheter du chocolat belge estampillé gabonais ». Les industriels français, eux, révisent leur contrat d’assurance, redoutant qu’un jour, pour jouer la souveraineté, Oligui décide de transformer le manganèse en… souvenirs touristiques. Washington regarde ailleurs, occupé par des sujets sérieux : IA, missiles hypersoniques et guerre commerciale. Le manganèse ? «  Good luck, Brice  » soupire-t-on au Département d’État, trop occupé à compter les usines de batteries qui, elles, s’installent dans le Midwest.

Au final, le dossier de la transformation locale du manganèse, c’est un peu comme la Tour de Pise: ambitieux, penché, mais toujours debout grâce à un savant mélange d’annonces fracassantes et d’attente éternelle. Chez Oligui Nguema, la communication est un art, la transformation industrielle un mirage, et le bluff une stratégie économique à part entière, en attendant de savoir si, un jour, Libreville fondra son propre lingot, transformer son manganèse… ou si, comme dirait Brassens, « le temps ne fait rien à l’affaire »

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