Élections 2025: la fraude et l’usage illicite des procurations à l’origine de l’absence de résultats provisoires au siège unique du 1er arrondissement d’Owendo ? 

Le Général-Candidat Arnaud Sandry Nombo du parti au pouvoir accusé d’avoir mis en place une fraude parfaitement huilée en prenant appuie sur les procurations © DR

Libreville, le 29 septembre 2025 – (Dépêches 241). Le scrutin local et législatif de 2025, censé incarner une nouvelle ère de transparence et de légitimité démocratique, semble déjà s’embourber dans des controverses et des méthodes d’un autre âge. Un âge que l’on pensait révolu au Gabon après le 30  août 2023.  Dans la Commune d’Owendo, au 1er siège notamment, les électeurs attendent toujours les résultats provisoires, retardés, dit-on, par une série d’irrégularités qui, si elles étaient confirmées, ne manqueraient pas de surprendre… ou pas.

Alors que les élections générales de 2025 étaient attendues comme une étape cruciale pour la restauration de la confiance démocratique au Gabon, de graves accusations viennent ternir le processus électoral, en particulier à Owendo, au 1er siège, où les résultats peinent à être proclamés. En cause : des manœuvres frauduleuses imputées à l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), Parti présidentiel, lequel est accusé d’avoir massivement usé et abusé de procurations obtenues de manière illicite. Des pratiques peu conformes à l’esprit républicain, comme l’achat de cartes d’électeurs à des citoyens parfois peu informés des implications de leur geste.

Certaines procurations, dit-on, auraient été délivrées dans des conditions pour le moins opaques, sans réel contrôle de légalité ni vérification de consentement éclairé. À cela s’ajoute une dynamique parallèle : des électeurs auraient été démarchés, leurs cartes acquises contre quelques espèces sonnantes et trébuchantes, sans trop de formalités administratives. 

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Ce qui choque, intrigue ou amuse, c’est selon, c’est que le candidat concerné, bénéficiaire présumé de ces arrangements, n’est autre qu’un Officier-Général de la Police Nationale. Un des militaires présentés il y a seulement deux ans comme le héraut d’une Transition politique née du coup d’État du 30 août 2023. Un putsch, faut-il le rappeler, justifié par la volonté de tourner la page des fraudes électorales et de la mauvaise gouvernance. Il semble que certaines pages soient plus difficiles à tourner que d’autres. Mieux, qu’elles soient même écrites par ceux-là même qui étaient supposés en garantir la transparence et la légalité. 

Procurations douteuses et cartes d’électeurs monnayées, quand le zèle électoral sème le doute dans le 1er arrondissement d’Owendo 

Le contraste est donc saisissant : d’un côté, un discours de rupture et de renouveau ; de l’autre, des méthodes qui rappellent fâcheusement les pratiques du passé, réhabilitées sous des atours de patriotisme républicain. Le citoyen gabonais, toujours prompt à l’observation critique, pourrait être tenté de se demander si l’histoire ne bégaie pas… avec un léger accent militaire cette fois-ci.

Pour l’heure, la Commission électorale locale fait face à une équation complexe : valider des résultats entachés de suspicion de fraudes, s’engager dans des recours qui risquent d’alimenter la méfiance populaire ou annuler purement et simplement le scrutin dans le 1er arrondissement. À Owendo, l’absence de proclamation officielle renforce cette impression de flottement, voire de malaise, que même les plus fervents partisans de l’ordre nouveau peinent à dissiper.

Loin des discours enflammés et des slogans bien huilés, le scrutin de 2025 nous rappelle qu’en politique, comme en cuisine, ce n’est pas tant la nouveauté des ingrédients que la qualité de la recette qui fait la différence. Et dans ce cas précis, il semble que la pâte n’ait pas été levée. 

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