
Libreville, 7 octobre 2025 – (Dépêches 241). À l’occasion de la rentrée judiciaire tenue hier au palais de justice de Libreville, le président de la République, Chef de l’État et Chef du gouvernement, Brice Clotaire Oligui Nguema, a délivré un message sans détour à l’endroit de la magistrature gabonaise. Dans une déclaration ferme mais pleine d’attentes, le Chef de l’État a appelé les juges à se conformer aux valeurs fondatrices de la Ve République, insistant sur l’urgence d’une justice plus intègre, transparente et loyale.
« En cette rentrée judiciaire, il est temps que la magistrature s’aligne sur les valeurs d’intégrité, de transparence, de loyauté et aux principes impulsés par la Ve République », a-t-il affirmé devant les plus hautes autorités judiciaires du pays.
Le ton, bien que solennel, ne cachait ni la critique sous-jacente, ni la volonté de réforme. Brice Clotaire Oligui Nguema, dans une rare frontalité présidentielle sur ce sujet, a ouvertement exhorté les magistrats à « faire un temps soit peu leur travail », pour que la justice soit véritablement rendue « au nom du peuple », et non détournée de sa mission républicaine.
Ce message s’inscrit dans la continuité des engagements pris par le président depuis son arrivée au pouvoir, notamment celui de restaurer l’autorité de l’État par l’assainissement de ses institutions, parmi lesquelles figure la justice, souvent critiquée pour sa lenteur, son opacité, sa compromission, sa corruption et sa perméabilité aux pressions politiques ou financières.
Une justice en quête de cohérence
En rappelant les principes qui fondent la Ve République, intégrité, transparence, loyauté et service au peuple, le Chef de l’État rappelle que la justice est l’un des piliers de la refondation en cours. Or, dans un contexte où de nombreuses affaires sensibles stagnent dans les tiroirs, où d’autres sont instruites avec légèreté et partialité certains citoyens doutent de l’égalité devant la loi, cette interpellation prend une dimension à la fois institutionnelle et politique. Il ne s’agit plus simplement d’un discours de rentrée, mais d’un rappel à l’ordre clair, qui traduit aussi une certaine impatience du sommet de l’État face aux lenteurs ou aux dysfonctionnements du système judiciaire.
Reste à voir si cette rentrée judiciaire marquera un tournant ou restera un rituel de plus. Car derrière les discours, c’est la capacité de la magistrature à s’auto-réformer, c’est capacité du pouvoir exécutif à ne pas s’immiscer dans les affaire judiciaire et en définitive la capacité à rendre la justice en toute indépendance et avec rigueur, qui permettra de juger si le message présidentiel a été entendu… ou non.







