Libreville, le 13 Octobre 2025 – (Dépêches 241). Alors que le Gabon s’apprête à disputer une rencontre décisive dans le cadre des qualifications pour la Coupe du Monde, un malaise profond vient troubler la sérénité de la sélection nationale. Primes de qualification à la CAN impayées depuis près d’un an : la colère gronde chez les Panthères. Un ras-le-bol que le sélectionneur Thierry Mouyouma n’a pas cherché à masquer, annonçant la suspension de la séance d’entraînement prévue ce jour.
« Il n’y aura pas entraînement ». L’aveu est sans détour, grave, presque solennel. À 24 heures d’un affrontement capital pour les espoirs du Gabon sur la route du Mondial, le sélectionneur Thierry Mouyouma n’a pas fait dans la langue de bois. L’équipe nationale, en proie à une exaspération croissante, a décidé de suspendre sa préparation en raison de promesses non tenues par les autorités sportives et gouvernementales.
Depuis leur qualification à la Coupe d’Afrique des Nations, acquise de haute lutte le 14 novembre 2024, les joueurs n’ont toujours pas perçu les primes qui leur avaient été solennellement promises. « La qualification pour la CAN a été acquise en novembre 2024, nous sommes en octobre 2025. Elle n’a pas été payée à ce jour », rappelle le sélectionneur, visiblement lassé de devoir justifier l’injustifiable.
Le problème n’est pas nouveau, mais cette fois, la patience semble avoir atteint ses limites. Les joueurs, jusqu’ici disciplinés et discrets, refusent désormais de continuer à faire abstraction de ce mépris latent. « Les joueurs attendent cette prime depuis Quasi un an, et la CAN c’est dans 2 mois. Ils ne comprennent pas pourquoi la prime n’a jamais été payée. Il n’y a pas eu de chantage », précise Mouyouma, balayant d’un revers de main toute idée de caprice ou de calcul politique.
Et pourtant, malgré ce contexte délétère, le sélectionneur tient à rassurer : « Le mental des joueurs est le même. Cette situation n’a aucun impact sur la concentration des garçons pour le match de demain, qu’ils savent décisif. Je suis catégorique », a-t-il ajouté.
À l’heure où les Panthères se battent pour porter haut les couleurs de la nation, le silence persistant du ministère des Sports dont la ministre de tutelle Dr Armelle Longo a préféré envoyer son représentant plutôt que de déplacer en personne, fait l’effet d’un affront. La question n’est plus seulement sportive. Elle est politique, institutionnelle, morale.
Gageons que comme depuis près d’un an, les joueurs sauront porter haut et défendre fièrement les couleurs du Gabon en donnant une leçon de patriotisme au dirigeant qui contrairement au staff n’a pas su se hisser au niveau de l’enjeu historique de ces éliminatoires CAN et CDM.
