Libreville, le 24 décembre 2021 (Dépêches 241). La « Foire aux petits » encore appelés « Le panier de la ménagère aux petits prix » est la nouvelle lubie du gouvernement gabonais en tête desquels Ossouka Raponda, Cheffe du gouvernement, qui incapable d’initier une politique sociale pertinente et efficience, se vautre honteusement dans des inititives sociales surfaites et de façade qui n’ont pour seul objet que d’infantiliser davantage le peuple Gabonais.
Que doit-on franchement penser de ceci ? De quelle valeur politique et républicaine peut être une telle initiative ? Nos gouvernants ont-ils encore même une once d’estime pour le peuple gabonais ? On peut d’un trait se poser toutes ces questions au regard des agissements de plus en plus insultants des dirigeants de notre pays. Une foire aux petits prix du 22 décembre au 02 janvier 2022 sous le haut patronage de Madame le Premier ministre pour soulager momentanément les ménages du Grand Libreville de la cherté de la vie.
Les proches du pouvoir salueront sans doute l’initiative, quand les esprits les plus simples ne verront que du feu : le geste salvateur d’une femme engagée pour le petit peuple. Mais tâchons la lucidité et on s’apercevra bien vite comme cela relève de l’imposture. Imposture pour ce qu’on n’attend pas d’une cheffe du gouvernement qu’elle patronne des œuvres de nature presque caritative en prétextant par ailleurs faire son devoir.
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On attend plus largement d’un gouvernement qu’il travaille à l’exécution d’une politique générale ayant pour objectif de réaliser le bien-être du peuple tout entier. Encore plus parce que le Grand Libreville n’est en rien le Gabon tout entier. Et ces femmes et hommes, citoyennes et citoyens, partout dans les provinces qui attendent de l’État qu’il soit à leur service, sont-ils moins gabonais que les Grands Librevillois ?
Et même, le panier de la ménagère à petits prix pour le temps de quelques semaines, passées les fêtes, que feront ces compatriotes ? Renouer fatalement avec leur quotidien où précarité, misère et violence y évoluent en maître ? De quelle pertinence est une telle mesure ? À l’évidence, cela est tout juste la preuve de leur « inconsidération » des habitants de ce pays.
Là se trouve justement ce qu’on peut qualifier d’injure toujours faite au peuple, cette manière de gouverner en réduisant les citoyennes et citoyens en piètres nécessiteux, lorsque par la distribution de dons on ne les infantilise pas simplement. Cela, c’est du mépris, ayons l’objectivité de le désigner ainsi ! Sans doute est-il demeuré dans l’esprit de nos politiques cette conviction que nous ne savons que trop bien nous contenter de leurs dons, des restes qu’ils daignent bien nous laisser, et des droits pourtant doctement consacrés qu’ils embrigadent en amont pour nous les servir en aval comme des faveurs. C’est ainsi que Patrick Daouda Mouguiama, ministre de l’Education, veille des fête, a conditionné la remise des bons de caisses aux enseignants par la signature d’un document dans lequel ils se complaisent et renient leurs idéaux. C’est une injure.
Autre dimension de l’injure qui nous est faite : envisager que nous sommes tous des non-voyants incapables de voir clairement la supercherie sous nos yeux. Elle qui fait passer un plan d’aide sociale complètement inefficace pour de la bienveillance. Elle qui fait passer l’incompétence de certains en engagement de solidarité. Que cela soit entendu, se muer en bienfaiteurs pour quelques-uns au détriment de tous pour l’espace d’un court moment n’honore personne. Ni les membres du gouvernement que dirige Madame Ossouka Raponda, ni les Gabonais qui attendent et méritent mieux, ni le Chef de l’Etat, dont le gouvernement par cet acte augmente un peu plus, chaque jour, le courroux et l’irascibilité des populations à son encontre.
C’est pourquoi, à défaut de se résoudre à méditer plus profondément sur notre sort et tirer les conséquences qui s’imposent en ces circonstances, rions sobrement de la mesquinerie de nos politiques qui finissent par se ridiculiser eux-mêmes à force de vouloir nous convaincre de croire leurs entourloupes.