Libreville, le 3 décembre 2021 (Dépêches 241). C’est une annonce qui devrait faire couler beaucoup d’encre tant dans la société civile que dans l’opinion. Celle d’Ali Bongo annonçant la possible levée d’unité des mesures restrictives liées à la covid-19 entre avril et juin 2022. Une information qui remet tout naturellement en cause le fameux rapide « retour à la normal » prôné par les membres du gouvernement Ossouka Raponda et qui consacre in fine, le fait que le Gabon passera exactement deux années en état d’urgence sanitaire. Une première dans le monde depuis le début de crise sanitaire ?
Le discours à la Nation du numéro un Gabonais très attendu par les populations a comme d’ordinaire été prononcé par le chef de l’Etat et ce dernier a tout naturellement évoqué l’actualité phare qui cristallise l’action gouvernementale depuis près de 2 ans, à savoir la crise de la Covid-19.
Abordant ce volet pendant son adresse à la Nation, Ali Bongo Ondimba a indiqué que les mesures adoptées depuis un peu moins de 2 ans en débit des chiffres manifestement à la baisse seront bientôt levées si les populations augmentent leur fréquence à la vaccination. « Si la vaccination continue de progresser comme c’est le cas aujourd’hui, les mesures de restriction qui limitent notre mobilité sociale, comme le couvre-feu, l’accès limité ou sous conditions à certains lieux publics ou certains évènements, seront levées plus rapidement que prévu », a-t-il indiqué.
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Une levée des mesures qui ne devrait pas intervenir avant avril 2022, actant de fait, la réalité selon laquelle le Gabon, fait inédit en Afrique et possiblement dans le monde depuis le début de cette crise sanitaire mondiale, fera 2 ans en état d’urgence sanitaire. Une confirmation apportée par Ali Bongo Ondimba à l’occasion de son discours qui a précisé que lesdites mesures seraient « Possiblement levées entre le mois d’avril et le mois de juin de l’année à venir, en fonction bien évidemment, de la donne sanitaire du moment », a-t-il déclaré.
Une posture qui ne rassure guère les Gabonais asphyxiés depuis longtemps par ces mesures gouvernementales et encore moins la société civile qui vient pourtant de remporter une deuxième victoire après que le Cour Constitutionnelle eut déclaré l’inconstitutionnalité de l’arrêté N°0685/PM du 24 décembre 2021 fixant l’entrée en vigueur des nouvelles mesures gouvernementales, de prévention, de lutte et de riposte contre la propagation de la Covid-19.