Libreville, le 05 janvier 2022 (Dépêches 241). Une 3ème dose de vaccin est imposée à la population pour lutter contre la covid-19. Voici le nouveau coup de génie sortie de l’imaginaire du premier ministre Rose Christiane Ossouka Raponda. Dans les tous prochains jours, sur instruction du chef du Gouvernement, le ministre de la Santé Dr. Guy Patrick Obiang Ndong procédera au démarrage d’une campagne de vaccination pour tenter d’imposer cette dose de rappel.
Alors même que le Gouvernement peine à convaincre la population à se faire inoculer un première dose, car seulement 12 % de la population est totalement vaccinée, le Premier Rose Ossouka Raponda pense déjà à imposer une 3ème dose de vaccin pour accélérer la lutte contre la covid-19. C’est manifestement l’une des mesures qui confirme un nouvelle fois la gestion chaotique de cette pandémie tant dénoncée par la société civile.
En effet, au cours d’une réunion tenue le 04 janvier avec les responsables du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre le covid-19, la patronne du Gouvernement a instruit le ministre de la Santé Dr. Guy Patrick Obiang Ndong, de procéder sans délai au démarrage d’une campagne de vaccination pour imposer cette dose dite de rappel. « Il s’agit du démarrage de la 3ème dose de vaccination contre la covid-19, qui sera la dose de rappel, car jusqu’à lors nous étions à un schéma vaccinal de deux doses », a indiqué Dr. Guy Patrick Obiang Ndong à l’issue de la réunion.
Une nouvelle mesure qui ne manquera pas de faire réagir l’opinion au regard de la grogne déjà suscitée lorsque l’équipe dirigée par Ossouka Raponda tentait péniblement et continue de rendre la vaccination obligatoire au Gabon.
En attendant une possible levée de boucliers venue de la société civile et des antivax, le Gouvernement affine sa stratégie. « En ce qui est de la 3ème dose, nous avons reçu cet après-midi, les instructions du chef du Gouvernement Rose Christiane Ossouka Raponda et dans les prochains jours, nous allons communiquer officiellement sur le stratégie à mettre en place, les critères d’éligibilités, les conditions de vaccination de la 3ème dose », a expliqué Dr. Guy Patrick Obiang Ndong.
Ainsi, il semble désormais évident que le gouvernement peut outrageusement ignorer les décisions de la Cour constitutionnelle. En effet, en dépit de l’annulation par la Haute juridiction de l’arrêté 0685/PM du 24 décembre 2021, fixant l’entrée en vigueur des nouvelles mesures de lutte contre la covid-19 grâce à une requête du Copil citoyen, le gouvernement ne s’est pas limité à transformer l’arrêté querellé en décret, pour finalement vouloir imposer une 3ème dose de vaccin.
Cela dit, Ossouka Raponda tente de justifier ce nouveau coup de force par la présence du variant Omicron, à l’origine de la 4ème vague de contamination à laquelle fait face notre pays. Mieux, il s’agit pour le Gouvernement de répondre à l’appel du Président de la République Ali Bongo Ondimba, qui au cours de son adresse à la Nation le 31 décembre dernier, a instruit le Gouvernement à renforcer et promouvoir la vaccination pour un retour rapide à une vie normale.
Reste à savoir comment sera accueillie cette 3ème dose de vaccin qui n’est qu’une pâle copie de la stratégie de riposte en vigueur dans l’hexagone. À cet effet, Marc Ona Essangui, acteur de la société civile, parle de « complexe du colonisé ».