Paulette Missambo sommée de ne pas entrée dans un marché pose t-il un problème de souveraineté nationale ? ©DR
Libreville le 16 Février 2022 – (Dépêches 241). Récemment élue à la tête de l’Union nationale (UN) Paulette Missambo, dit vouloir faire de sa formation politique, un parti proche du peuple. C’est ainsi qu’à travers une visite, elle a choisi de communier avec des femmes commerçantes de Libreville, le 10 février dernier, date d’anniversaire du dudit parti. Seulement, contre toute attente, cette rencontre avec ses compatriotes a été perturbée par certaines personnalités qui semblent ne pas avoir assimilé, les principes élémentaires du jeu démocratique.
Une affaire de souveraineté nationale. Ce titre collerait parfaitement à la situation vécue par la présidente de l’Union nationale (UN) Paulette Missambo et son état-major le 10 février dernier au détour d’une visite en tous points légale et républicaine. Dans le cadre des festivités marquants son 12ème anniversaire, le parti cher Zacharie Myboto a entrepris la démarche de battre le pavé à la rencontre de ses compatriotes.
C’est donc au niveau du marché de Venez-voir que l’actuelle patronne de ce parti mythique de l’opposition a lancé ce périple. Une descente de terrain surprise, qui a plutôt été appréciée par les femmes qui se sont spontanément présentées devant la forte délégation conduite par Paulette Missambo. Tout en entamant des échanges avec elle, ces femmes n’ont pas manqué d’évoquer les tracasseries dont elles font l’objet de la part de la police et de la mairie de Libreville qui est pourtant dirigée par une femme.
Dans leur chapelet de récriminations, ces femmes qui chaque jour se battent pour survivre ont dénoncé les abus qu’elles subissent dont les plus répandus restent les contrôles intempestifs. Attentive, à l’écoute et surtout pragmatique, Paulette Missambo va rassurer ses hôtes de ce qu’elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour faire parvenir l’information aux autorités compétentes. « Je ne suis pas venue apporter de solution. Je suis venue écouter et regarder, pour que je sache de vous-mêmes, ce que vous avez comme difficultés, nous allons saisir qui de droit », leur a-t-elle répondu.
Si l’étape du marché Venez-voir, s’est déroulée sans tracas ni agitation, pour la délégation de l’Union Nationale, le point de chute du marché d’Akébé, ne sera pas une partie de plaisir pour les unionistes et leur leader. En effet, Paulette Missambo se verra refuser l’entrée du marché, par le responsable de sécurité qui se justifiera en ces mots. « Nous avons reçu les instructions du propriétaire des lieux qui est un libanais. Ce marché d’Akébé est sa propriété privée, et pour y entrer, il faut aller lui demander la permission », a-t-il déclaré, tout en menaçant de créer un incident.
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Une situation qualifiée de déplorable par la présidente de l’UN et qui sera dénoncée dans la foulée par les militants de ce parti de l’opposition outrés par la scène aux relents anti républicains et antidémocratique. Lesquels se sont également indignés face à l’augmentation exponentielle du nombre de commerçants étrangers. « Nous faisons face à une véritable violation de la souveraineté économique de notre pays. Et celà ne peut plus continuer, nous avons nos mamans, nos frères et nos sœurs qui cherchent en vain à occuper ces secteurs d’activités. Si un secteur clé, comme celui-là, devrait être confié entièrement aux expatriés, il se pose dans ce cas, un vrai problème de souveraineté nationale de notre secteur de l’économie », a déclaré l’un des membres de la délégation.
Aussi, a-t-il lancé un appel à l’endroit du peuple souverain, pour la réappropriation de sa souveraineté. « Les Gabonais ne sont plus libres dans leur propre pays. Ils sont plus que désormais en danger. Et celà ne peut plus continuer, il est temps que tout ceci s’arrête maintenant », a-t-il poursuivi. Une situation du reste inexplicable au regard du principe de liberté d’action et de mouvement inhérent au principe de démocratie.
Au-delà, des dénonciations légitimes, il convient de souligner que cette situation contrevient de façon grossière à certains principes savamment et doctement consacrés dans la Loi Fondamentale. Dans son préambule, la Constitution nous apprend que le peuple gabonais organise sa vie commune en vertu des « principes de la souveraineté nationale, de la démocratie pluraliste, de la justice sociale et de la légalité républicaine ». L’article 1er alinéa 3 de la Constitution issu Des PRINCIPES ET DROITS FONDAMENTAUX consacre pour sa part « La liberté d’aller et venir à l’intérieur du territoire de la République Gabonaise d’en sortir et d’y revenir (…) ».
Des événements qui ne sont pas de nature à favoriser un climat apaisé, à moins de 24 mois de l’échéance électorale capitale, de la présidentielle de 2023. Une élection qui verra certainement l’Union nationale présenter un candidat. Ce parti qui, depuis l’avènement de son nouveau directoire chapeauté par Paulette Missambo, ne cache plus son ambition de se repositionner sur l’échiquier national afin de jouer un rôle majeur dans le jeu politique du pays.