Libreville le 15 avril 2022 – ( Dépêches 241). Les conclusions du conseil des ministres rendues public hier, ont accouché d’une nomination pour le moins curieuse celle de Pierre Alain Mounguengui en qualité d’inspecteur général du ministère des Sports. Une nomination qui intervient à quelques jours de l’élection du président de la Fegafoot et qui remet statutairement en cause sa participation du moins sur la forme, car dans le fond, on peut émettre des réserves.
C’est un véritable coup de théâtre, que ce qui s’est produit hier en conseil des ministres. Pierre Alain Mounguengui candidat à sa propre succession a été à la surprise générale, nommé en conseil des ministres en du 15 avril 2022 en qualité d’inspecteur général en service au ministère des sports. Une nomination qui l’expose aux incompatibilités nées de la Loi N°033/2020 du 22 mars 2021 portant orientation de la politique nationale du sport lequel en son article 159 nous apprend que « les membres du cabinet du ministre, l’inspecteur général en poste au Ministère en charge des Sports ne peuvent être membres des bureaux d’une fédération ou d’une association sportive ».
Dans le même temps, son principal challenger Jérôme Efong Nzolo a d’abord été écarté par la commission électorale le jour même avant d’être réhabilité en conséquence de sa démission de l’Office National du Développement du Sport et de la culture dont il était du reste le directeur général adjoint. Un schéma qui permet ainsi au dernier cité de poursuivre son chemin vers la Fegafoot mais qui au contraire ferme la porte à Pierre Alain Mounguengui, du moins si les choses en reste là.
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Seulement, cette nomination à la veille de l’élection à la présidence de la Fegafoot soulève quelques interrogations. Elle interroge déjà sur la teneur de la nomination au regard de la personne à qui elle est adressée car Pierre Alain Mounguengui est âgé de 65 ans. Et, en cette occurrence, au delà du caractère marginal de ladite fonction, mais surtout au regard de l’âge du concerné, sa nomination en qualité d’inspecteur général du ministère des sports tombe véritablement sous le sens car on ne saurait nommer à la fonction publique, un homme qui a fait valoir ses droits à la retraite depuis 4 ans. Sauf à faire savoir que la fonction d’inspecteur général est hors catégorie.
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Mieux, la posture de Pierre Alain Mounguengui qui est résolument engagé dans la course à la maison Alexandre Sambat pour un 3e mandat, et la surprise que cette nomination a suscité dans le monde du sport et du foot en général, laisse croire qu’il n’a pas été consulté, et donc qu’il n’a pas donné son aval pour cette nomination. Dès lors, l’ancien arbitre international se retrouve face à deux écueils. Accepter la nomination et faire une croix sur la Fegafoot, la rejeter pour compétir ce samedi 16 avril à Lambaréné.
Une hypothèse du refus de la nomination en conseil des ministres qui est tout à fait possible en ce que cela s’est déjà produit au Gabon. L’opinion se rappelle bien de la fin de non recevoir opposée par le regretté Emmanuel Issoze Ngondet à la fonction de médiateur de la République. Ce dernier fraîchement débarqué de la Primature a préferé occuper ses fonctions de député à l’Assemblée Nationale.
Une posture que pourrait bien adopter Pierre Alain Mounguengui en déclinant le poste d’inspecteur générale pour poursuivre son aventure à la fédération et dans le monde du football. Surtout que l’homme occupe également des fonctions importantes à Confédération Africaine de Football (CAF) en qualité de membre du bureau exécutif.