Capello Gate: Les raisons saugrenues évoquées par Franck Nguema à la CAF pour justifier de la détention de PAM

Franck Nguema semble s’enliser dans une affaire dont il est de plus en plus isolé en témoigne la vacuité de sa réponse adressée à la CAF ©

Libreville, le 5 mai 2022 (Dépêches 241). Interpellé par la Confédération africaine de football au sujet des réelles motivations qui sous-tendent l’incarcération de Pierre Alain Mounguengui à la prison centrale, Franck Nguema a par le biais d’un courrier apporté des éclaircissements, à l’instance faîtière du football africain. Ainsi pour le ministre des Sports, l’ancien arbitre international aurait été placé en détention préventive car, il serait suspecté d’être un complice passif dans le scandale de pédophilie, qui alimente la polémique depuis plusieurs mois dans le milieu sportif Gabonais. 

On en sait un peu plus sur les raisons qui, selon Franck Nguema, ont motivé l’incarcération le 27 avril dernier, de Pierre Alain Mounguengui à la prison centrale de Libreville. En effet, quelques heures après la demande d’explication de la Confédération africaine de football, adressé aux autorités Gabonaises, le ministre des Sports selon les informations du quotidien pro-gouvernemental L’Union, aurait transmis un courrier à l’instance faîtière du football africain, dans lequel il aurait décliné les motivations qui justifient l’emprisonnement du patron du football Gabonais. 

Ainsi selon le ministère des Sports, Pierre Alain Mounguengui serait accusé de complicité passive dans l’affaire Cappello car, il aurait gardé le silence, quand bien même il aurait été informé de ce que, certains jeunes, étaient victimes de pédophilie. « M Mounguengui qui bénéficie de la présomption d’innocence, fait l’objet d’une procédure judiciaire au motif qu’il aurait gardé le silence face aux abus sexuels, qu’auraient vécus pendant des années des centaines de footballeurs mineurs de la part de leurs encadreurs » a écrit le ministre des Sports dans sa lettre citée par l’Union. 

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Pour le ministre toujours cité par le quotidien national, cette posture de PAM tombe sous le coup des articles 48 et 170 du code pénal. Seulement, cet argumentaire spécieux de Franck Nguema, peine une nouvelle fois à convaincre car, en réalité et dans les faits, Pierre Alain Mounguengui n’est pas resté inactif comme veut fourbement le faire croire le patron des Sports. En effet, dès 2018, à la suite des révélations de Shiva Star Nzigou, la Fédération gabonaise de football dirigée par PAM, avait mis en place des organes juridiques visant à lutter contre les pratiques pédophiles. 

De même, suite aux publications du Guardian, la Fegafoot réunie en Comité exécutif d’urgence avait prononcé contre Patrick Assoumou Eyi, l’interdiction à titre conservatoire de toute activité liée au football. Mieux, le commission d’éthique de la Fédération gabonaise de football avait été saisie afin d’ouvrir une enquête visant à faire la lumière sur les faits dénoncés tandis que, pour édifications, plusieurs courriers ont été adressés aux plus hautes autorités. 

Dans le même ordre d’idées, en l’absence de preuves et de témoignages probants, le comité d’éthique de la Fegafoot a publié le 21 décembre 2021 soit, quelques jours après la révélation du scandale, un appel à témoins par le biais d’un communiqué N°13806 paru dans le quotidien L’Union

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Ces actions de la Fegafoot avaient d’ailleurs été relevées et saluées par Franck Nguema himself, lors d’une allocution le 17 décembre dernier. « De mes échanges avec le président de la Fédération Gabonaise de football, Pierre Alain Mounguengui, il ressort que le Comité exécutif de la Fegafoot a pris un certain nombre de mesures à l’encontre de M. Patrick Assoumou Eyi » avait déclaré le ministre des Sports. 

En cette occurence, Franck Nguema qui s’appuie sur l’article 170 du code pénal, lequel nous enseigne que « Quiconque, ayant connaissance d’un crime déjà tenté ou consommé, n’a pas, alors qu’il était encore possible d’en prévenir ou limiter les effets, averti aussitôt les autorités administratives ou judiciaires, est puni d’un emprisonnement de trois ans », s’est lancé dans une démarche forte insidieuse qui ne peut prospérer et ne peut leurrer personne, encore moins une institution comme la CAF. 

A la lumière des initiatives prises depuis 2018 par l’actuel président fédéral, les éléments constitutifs de l’infraction précitée ne sont pas réunis pour confondre PAM. Même un profane en droit, comprendrait aisément que les arguments de la tutelle confrontés aux actions entreprises par la Fegafoot, sont saugrenus et tombent véritablement sous le sens. Autant d’éléments qui logiquement font tomber, tel un château de cartes, les accusations de complicité passive portées contre Pierre Alain Mounguengui, élu le 16 avril dernier pour un troisième mandat à la tête de la Fegafoot. 

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