Libreville le 10 avril 2022 – ( Dépêches 241). La décision des Syndicat national des médecins fonctionnaires du Gabon (Symefoga) et du Syndicat national des agents de santé de mettre un terme aux feuilles de soin du fait du non paiement par la Caisse nationale d’Assurance Maladie et de Garantie sociale (Cnamgs) de ses prestations soulève une question fondamentale. Où vont les sommes colossales prélevées à la source sur les salaires des fonctionnaires ? Qui de l’Etat ou de la Cnamgs vole les Gabonais ?
Le Gabon est-il un été voyou ? Sans foi ni loi où règne l’impunité ou dans lequel les lois de la République sont sans cesse bafouées et violées ? Ce sont des interrogations qu’il y’a lieu de se poser au regard de la situation qui prévaut dans le secteur santé où les hôpitaux ont pris la décision justifiée de ne plus accepter les patients assurés par la Caisse nationale d’Assurance Maladie et de Garantie sociale (Cnamgs).
Une décision rendue publique par le billet d’un communiqué de presse parvenu à la rédaction de Dépêches 241. « Nous coalition des syndicats de la santé décidons de la suspension de l’utilisation des feuilles de soins et bons d’examens dans les structures publiques à compter du 5 mai et ce jusqu’à nouvel ordre » a-t-on pu lire sur le courrier des syndicalistes.
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Pour justifier cette décision, les deux syndicats ont évoqué la situation de précarité qui frappe l’hôpital gabonais, aujourd’hui dénué de moyens matériels et financiers. Une situation consubstantielle au non paiement par le l’Etat et/ou de la Cnamgs des prestations issue des prélèvement à la source des fonctionnaires. « On a décidé de ne plus prendre les feuilles de soins de la Cnamgs parce que c’est elle qui ne paie pas. Donc cet argent qui va rentrer dans les caisses de l’hôpital, nous permettra de fonctionner car la Cnamgs nous doit de l’argent qu’elle ne verse pas », indique un responsable dans un point de presse.
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A ce qui semble, bien que prélevant à la sources des centaines des milliers de fonctionnaires, l’Etat ne reverserait pas ces sommes à la Caisse nationale d’Assurance Maladie et de Garantie sociale afin qu’en retour, cette dernière puisse payer les prestations réalisées dans les hôpitaux. C’est du moins ce que confie une responsable pendant un point de presse. « La Cnamgs dit que la caisse est vide parce que l’Etat ne rétrocède pas que les sommes qu’on prélève chaque fin de mois sur nos salaires », ajoute t-elle.
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Dès lors, par quel extraordinaire en est-on arrivé à une situation dans laquelle nonobstant les prélèvements à la source pourtant effectifs, les fonds collectés ne sont pas reversés à la Cnamgs ? Comment se fait-il que les caisses de la Cnamgs soient vides alors que l’Etat prélève chaque fin de mois ? Qui de l’Etat ou de la Cnamgs se fout de la gueule des Gabonais ? Qui de l’Etat ou de la caisse vole t-il les Gabonais ?
C’est là une question à laquelle doivent répondre conjointement la ministre de la Santé Guy Patrick Obiang et le directeur de la Cnamgs Séverin Anguillet. Lesquelles doivent nécessairement s’expliquer devant les Gabonais. Car, au final, ce sont les populations qui paieront le lourd tribut de cette situation qui porte en elle tous les atours d’un scandale de détournement de fonds.
