Libreville le 13 mai 2022 – ( Dépêches 241). L’actualité relative à l’admission frauduleuse de Wissy Wilfried Ogandaga du fait de sa seule appartenance au Parti démocratique Gabonais ( PDG) indigne et écoeure l’opinion encore plus que la société civile. Une indignation qui ne semble visiblement pas gêner le parti au pouvoir, dont le secrétaire général Steve Nzego Diecko est étrangement silencieux. Comme si le caractère anti-républicain de cette affaire ne le choquait guère. Comme si par son silence, il apportait une sorte de caution morale à cette pratique pourtant décriée par son patron, Ali Bongo Ondimba.
Le secrétaire général du Parti Démocratique Démocratique Gabonais ( PDG) fraîchement nommé en remplacement de Dodo Bounguendza afin de rajeunir et redynamiser le « parti des masses » n’est pas sans ignorer la teneur de l’adage populaire, notoirement connu, « Qui ne dit mot consent ». En réalité, c’est un truisme que de le penser. Car au regard du parcours et du profil de Steve Nzegho Diecko, enseignant chercheur qui plus est, il est inimaginable que le natif de l’Ogooué-Ivindo n’ai pas conscience de la résonance et de l’éloquence de son silence, dans cette affaire qui entache les valeurs de la formation politique dont il est le visage depuis bientôt 2 mois.
Steve Nzegho Diecko a donc parfaitement conscience de ce que celui qui ne dit mot est censé consentir, toutes les fois du moins qu’il est tenu de parler. Le sénateur nommé par décret présidentiel sait en outre, que quelqu’un qui ne se manifeste pas, qui reste silencieux face à une décision ou à une situation, donne implicitement sa caution morale à celle-ci.
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Depuis le révélations par voie de presse de l’affaire Wilfried Ogandaga Wissy. Ce compatriote ajourné au terme des épreuves du concours d’entrée à l’école nationale de magistrature, mais finalement admis dans cette prestigieuse école du fait de son appartenance au Parti Démocratique Gabonais, le directoire du parti au pouvoir n’a toujours pas réagi. Une posture à rebours de ses habitudes car la promptitude à réagir des différents porte-paroles de cette formation politique est connue de tous. Récemment par exemple, c’est par le biais d’un communiqué de presse que Steve Nzegho Diecko a fait interdire les déclarations de candidature du distingué camarade.
Pourquoi diantre observe-t-il alors ce silence complice dans l’affaire Wilfried Ogandaga Wissy, une affaire qui fait prospérer l’idée selon laquelle le PDG est un repère de parachutés ? L’ancien président du conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale du Gabon (CNSS) est-il un adepte du clientélisme ? En a-t-il profité pour bâtir une carrière jusque-là brillante et qui s’annonce particulièrement prometteuse ? Pourquoi Steve Nzegho Diecko ne sort-il pas du bois pour condamner cette infamie qui tord le coup au principe de l’égalité des chances prôné par Ali Bongo Ondimba ? Des questions légitimes et fondées au regard l’éloquence du silence du nouveau secrétaire général du parti démocratique gabonais (PDG).
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En politique, certains débuts de mandats à la tête d’une institution, d’une République ou parti politique sont souvent marqués des actes fondateurs. Les postures et les décisions prises impactent fortement la suite des évènements. Ainsi, en France, François Hollande en prenant fait et cause pour le mariage pour tous avait entamé son quinquennat par une décision qui allait participer à son impopularité record et historique. Car en adoptant la loi autorisant le mariage pour les couples de même sexe, le président socialiste avait foulé du pied les principes cardinaux de la République française en portant atteinte aux valeurs de la famille et à ses fondamentaux.
Le Parti Démoctatique Gabonais ( PDG) est un parti politique conservateur donc enraciné sur valeurs traditionnelles. L’égalité et la justice sont des préceptes fondamentaux de notre République. Steve Nzegho Diecko a été choisi par Ali Bongo Bongo Ondimba en brisant une pratique géopolitique vieille de plusieurs années dans l’espoir d’offrir au parti une vision neuve en rupture avec les pratiques d’antan où clientélisme, népotisme et favoritisme étaient érigés en crédo. L’actuel secrétaire général du parti au pouvoir aurait mauvaise grâce de minimiser l’impact d’une l’affaire Wilfried Ogandaga Wissy sur son mandat à la tête du « Parti de masse ». Elle pourrait donner une cartographie de la consistance et du caractère de l’homme.