Gabon: quand l’affaire des 11 mercenaires français plane sur le procès du chauffeur de BLA

une affaire qui refait surface ©DR

Libreville le 13 juin 2022 – ( Dépêches 241). A la barre le 27 mai dernier, Niarra Mackoundji Lemerre, chauffeur de Brice Laccruche Alihanga a exhumé une affaire qui gêne visiblement aux entournures. Cette affaire est celle de l’arrivée clandestine au Gabon, sous le règne du « messager intime », d’une dizaine de mercenaires français dont le but selon certains bruits était d’organiser un coup d’Etat. 

Une affaire dans une affaire ! C’est en quelques sortes en ces termes qu’on pourrait qualifier cette question relative à l’arrivée au Gabon d’un contingent de 11 mercenaires français dans le dessein supposé de commettre un coup d’Etat au plus fort du règne de Brice Laccruche Alinaghi alors, tout puissant directeur de cabinet civil et politique d’un Ali Bongo Ondimba convalescent après son accident vasculaire cérébrale.  

Ombre de l’opération Scorpion ayant conduit BLA et ses Lieutenant à « Sans Famille », le sujet l’arrivée au Gabon de façon furtive et un tantinet occulte de ces éléments des forces spéciales française a fait irruption le 27 mai dans le procès de Niarra Mackoundji Lemerre, du sergent de la Garde Républicaine du reste ancien chauffeur de Laccruche Alihanga. « Lors de sa comparution devant le tribunal, le 27 mai dernier, l’ancien chauffeur de Brice Laccruche Alihanga a déclaré qu’il a été arrêté et interrogé par Brice Clotaire Oligui Nguema, l’actuel commandant en Chef de la Garde républicaine, sur l’arrivée, au Gabon, des mercenaires français », a indiqué notre confrère Top Info Gabon. 

Un sujet manifestement déplaisant et gênant pour la cours car dans la foulée, « le juge de séance a, immédiatement, interrompu, l’ancien chauffeur du Directeur de cabinet, en indiquant que la Cour a été saisie pour connaître contre lui d’une affaire de blanchiment d’argent et non d’une affaire de mercenaires », ajoute notre confrère. Bien que légitime et raisonnable, cette attitude de la cour a tout de même laissé transparaître une certaine indisposition. Preuve de la tenue de ce dossier extrêmement sensible et qui est par ailleurs la principale raison pour laquelle l’ancien porte parole de la Présidence Ike Ngouoni Aila Oyouomi est détenu à la prison centrale.  

Rappelons que selon certaines sources  dont la très crédible Lettre du Continent dans son n° 813, au plus fort de la période relative à l’accident vasculaire du président de la République, Ike Ngouoni Aila Oyouomi aurait, sous les instructions du président de l’Ajev Brice Laccruche Alihanga avait « organisé la venue, au Gabon, de onze vétérans des forces spéciales françaises en tête desquels un certain Stéphane Privat », avait revelé le média. 

Une information  qui avait été par ailleurs confirmée par Noel Mboumba, l’un des Lieutenant de BLA, lequel au sortir de sa détention le mercredi 10 mars 2020 avait donné une conférence de presse sous fond de trahison dans laquelle il attribuait à ce dernier la venue des mercenaires français au Gabon. « Je n’ai jamais rencontré ces mercenaires comme présentés dans la Lettre du Continent mais moi l’information que j’ai eue de BLA était celle de la venue des anciens militaires français qui étaient venus dans un cadre de mission de sécurité » a-t-il balancé. 

Toute chose qui donne une certaine teneur à la prochaine comparution de l’ancien conseiller d’Ali Bongo Ondimba et porte-parole de la Présidence Ike Ngouoni Aila Oyouomi, en ce qu’il sera attendu afin de faire jaillir la lumière sur cette affaire manifestement taboue. 

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