Libreville, le 15 juin 2022 (Dépêches 241). Jean Eyeghe Ndong n’a pas caché son rêve de voir Ali Bongo s’éterniser au pouvoir. Alors que ce dernier n’est pas encore officiellement candidat à sa succession, l’homme fort du 2ème arrondissement de Libreville annonce qu’il soutiendra le fils d’Omar Bongo lors de la présidentielle à venir.
Un tantinet opportuniste, Jean Eyeghe Ndong, ancien lieutenant de Jean Ping, a déclaré qu’il soutiendra Ali Bongo si ce dernier se porte candidat à la future élection présidentielle prévue en 2023. Ce d’autant que pour lui, «On fait la politique avec la tête, et non avec le cœur », a-t-il déclaré le 12 juin, lors d’une causerie politique dans son bastion du 2ème arrondissement de Libreville, où il répondait à l’invitation de la plateforme CAP 2023.
Âgé de 76 ans, Jean Eyeghe Ndong ne laisse aucune place à la tergiversation. «Je vous le dis sans ambages, Ali Bongo candidat à la prochaine élection présidentielle, je le soutiendrai», a-t-il annoncé.
Par ailleurs, celui qui a connu un retour en grâce parmi les fils spirituels de feu Omar Bongo à la faveur d’une nomination au haut commissariat de la République, ne compte pas faire allégeance au nouveau secrétaire général du parti démocratique gabonais (PDG), Steeve Nzegho Dieko.
»Nza fe », comme l’appellent affectueusement ses intimes, donne une idée de sa nouvelle orientation politique. «Je suis parti (du PDG). Je ne peux plus y repartir. En revanche, je peux soutenir Ali Bongo dans une autre plateforme comme le CAP 2023, à défaut de créer une autre structure politique», a-t-il indiqué.
L’ancien président de la Conférence des présidents de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) a pris ses distances avec l’opposant Jean Ping en août 2021, pointant une absence de substrat idéologique et une incapacité à faire évoluer la pratique politique. Désormais, le septuagénaire, qui compte pourtant parmi les principaux opposants d’Ali Bongo de la dernière décennie, compte jeter toute ses forces dans l’arène politique, pour tenter d’aider le fils d’Omar Bongo à s’accrocher au pouvoir, en dépit de son état de santé fragile et d’un bilan politique peu convaincant.
Le moins que l’on puisse dire, est que Jean Eyeghe Ndong reste tout aussi populaire que respecté dans son bastion du deuxième arrondissement de Libreville. Mais cette partie de la capitale ne cache pas son hostilité au pouvoir. Reste à savoir si les fils et filles de Nkembo, Cocotiers et les environs, se laisseront séduire par celui dont le nom est désormais associé aux nouveaux visages de la transhumance politique, aux côtés de René Ndzemezo’o Obiang, Frédéric Massavala Maboumba et les autres. Lesquels ont répondu «sans ambages», aux sirènes du pouvoir, abandonnant leur combat pour l’alternance au sommet de l’État.
