Libreville, le 27 juin 2022 – (Dépêches 241). C’est une entorse manifeste au code des marchés publics. En effet, dans le cadre de la riposte contre la covid-19, plusieurs contrats passés avec les entreprises ont été établis de gré à gré, faisant naître des soupçons de détournements de fonds publics.
Lors de la présentation de son rapport final sur la gestion des fonds covid-19 par le gouvernement, le Copil citoyen pointe plusieurs anomalies. Il s’agit entre autres du non-respect de la procédure de passation de marché en vigueur en République gabonaise. « Plusieurs contrats, sinon tous les contrats l’ont été sans respecter la procédure de passation des marchés en République gabonaise. », a fustigé le porte-parole du Copil citoyen, Geoffroy Foumboula Libeka, face à la presse le 24 juin.
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En clair, quasiment tous les marchés passés avec l’État dans le cadre de la riposte covid-19 ont été établis de gré à gré, violant manifestement l’article 56 du code des marchés publics en République gabonaise qui stipule que « Les marchés sont passés en principe par appel d’offres et exceptionnellement par entente directes encore appelée gré à gré », peut-on lire. Du coup, le gouvernement ne satisfait pas aux exigences du Fonds monétaire international (FMI), souligne l’observatoire citoyen.
Faut-il le rappeler, l’organisation onusienne conditionne le décaissement de la prochaine tranche du programme du mécanisme élargie de crédit estimé à près de 104 milliards de Fcfa par la publication du rapport sur la gestion des fonds covid-19 en intégrant la liste et la nationalité de tous les bénéficiaires des marchés de l’État dans le cadre de la riposte de la pandémie.
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Or, le travail d’audit réalisé par le Cabinet Deloitte ne concerne que 10% des fonds mobilisés pour lutter contre le Covid-19, toute chose qui laisse planer des soupçons de détournement des deniers publics. Par ailleurs, le code des marchés publics en République gabonaise exige que tous les marchés publics passés avec l’État fassent l’objet d’un contrat écrit, pourtant plusieurs milliards de francs ont été volatilisés dans le cadre de la riposte contre la Covid-19 sans faire l’objet d’une comptabilité.