Libreville le 4 juin 2022 – ( Dépêches 2022). Le Gabon a officiellement adhéré, le 25 juin dernier à l’organisation intergouvernementale du Commonwealth. Une adhésion rendue possible par l’activisme politique du président de la République Ali Bongo Ondimba mais dont la pertinence et l’intérêt restent floues et incompris au sein de la conscience sociale. Raison pour laquelle, il sied sous le prisme de l’intérêt général, que l’exécutif réfléchisse à l’idée d’organiser une campagne d’explication afin de permettre aux Gabonais de saisir les enjeux d’une telle modification du cours de leur histoire.
Le mardi 28 juin au soir, soixante douze heures après l’adhésion du Gabon au terme de la réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth qui a eu lieu le 24 juin dernier à Kigali, le président de la République de façon solennelle, s’est présenté devant des centaines de milliers de Gabonais, dans une adresse à la Nation culte et historique.
Les mots choisis par le Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, pendant son adresse à la Nation présument et présupposent la teneur de la trajectoire prise par le Gabon en adhérant à la Commonwealth. Ils sont profonds, graves et solennels. « 62 ans après notre Indépendance, notre pays s’apprête à ouvrir une nouvelle et glorieuse page de son Histoire », a, en amont de son discours, déclaré le numéro 1 Gabonais. Plus loin, c’est avec la même gravité qu’Ali Bongo Ondimba a reconnu que le Gabon vit « un tournant » avant de surenchérir en insistant, « Un tournant historique ».
Parce qu’elle concerne l’avenir du Gabon, de ses fils et filles, de sa culture, de son patrimoine, de ses valeurs et de ses acquis. Parce qu’en toute objectivité l’adhésion du Gabon au Commonwealth porte tous les atours d’une question de souveraineté. Parce que cela engage la Nation toute entière, il est impérieusement nécessaire que le peuple Gabonais dans son entièreté ait pleinement conscience et connaissance de ce que cela implique pour le pays. Il va de soi que l’évidence d’une campagne d’explication et/ou de sensibilisation est la seule démarche qui pourrait réparer cette anomalie.
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Au demeurant, l’exécutif aurait pu passer outre cette démarche s’il avait fait le choix républicain d’interroger le Peuple par le biais d’un référendum caractéristique de la souveraineté nationale et symbole de la matérialisation de la démocratie pluraliste telle que consignée dans la Loi fondamentale. Il est « l’outil des sans voix, la souveraineté dans sa définition la plus pure » comme le soutient Margaux Vidal. Ce référendum aurait notamment permis à l’exécutif d’éviter cet écueil en édifiant les populations sur les tenants et les aboutissants de l’adhésion du Gabon au Commonwealth de telle sorte qu’elles soient suffisamment outillées, au moment de faire le choix du oui ou du non.
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Parce que in fine, si l’emploie du mot « historique » est revenu avec une certaine insistance dans le discours du patron de l’exécutif à telle enseigne qu’il ait assimilé cette adhésion à la date mémorable d’août 1960, année symbolique et emblématique l’histoire du Gabon, c’est bien parce que le fils d’Omar Bongo a conscience de ce que l’entrée dans le commonwealth, la promesse d’un « présent prometteur » et la « garantie d’un avenir meilleur » sont des aspects bien au delà des considérations personnelles, qui ne sauraient se limiter à la seule volonté et au seul discernement de l’exécutif.