Libreville, 06 août 2021 (Dépêches 241). Quelques jours seulement après la sortie tonitruante de Paul Marie Gondjout candidat à la présidence de l’Union nationale, sur les antennes de Radio Gabon, au cours de laquelle il accusait ouvertement son challenger Paulette Missambo de collision avec le régime d’Ali Bongo, cette dernière n’a pas tardé à répondre aux présomptions de son adversaire.
Les couteaux sont désormais sortis, dans la lutte qui oppose les deux candidats au poste de président de l’Union nationale, l’un des principaux partis politiques de l’opposition Gabonaise, du moins ce qu’il en reste encore au regard du ralliement ces derniers temps, de plusieurs personnalités jadis de l’opposition.
Tout est partie d’une sortie de Paul-Marie Gondjout dans les ondes de la radio nationale il y a deux jours. Le candidat au poste de la présidence de l’Union Nationale interrogé par nos confrères va déclarer sans mettre les gants que sa concurrente en l’occurrence Paulette Missambo, est de connivence avec le régime en place au Gabon. « Je suis le candidat de l’alternance et du progrès, l’autre équipe est en collaboration avec le pouvoir », a-t-il balancé à la radio.
Une sortie du secrétaire Exécutif de l’Union Nationale qui n’a visiblement pas plu au camp d’en face lequel n’a pas tardé à réagir aux propos de son challenger. « Nous le disions déjà depuis le début de ce processus d’élection à la tête de l’UN, nous allons aborder un virage de fracture entre ceux qui veulent livrer le parti au pouvoir pieds et mains liés, et ceux qui sont déterminés à préserver l’esprit de combat pour l’alternance démocratique », a publié le journaliste et militant de cette formation politique, Hyacinthe Martial M’ba Allogho sur son compte Facebook.
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Très proche de l’actuelle vice-présidente, et candidate à la présidence de leur écurie politique Paulette Missambo, ce membre du service de la communication de l’Union Nationale (UN), poursuit son offensive en précisant que, Paul-Marie Gondjout cherche volontairement à inverser les rôles. Le journaliste affirme même que, la bande au beau-fils du président sortant Zacharie Myboto a déjà des contacts très avancés avec le Parti démocratique gabonais (PDG), parti au pouvoir. « Gondjout s’attribue une ambition contraire à la sienne pour indûment s’approprier celle de son adversaire. N’est-ce pas dans son équipe qu’on a déjà commencé à travailler avec le PDG, voire à lui adresser des appels du pied ? », a ajouté Hyacinthe Martial M’ba Allogho.
Pour soutenir ses propos, Hyacinthe Martial M’ba Allogho poursuit. « J’en veux pour preuve ces conseillers municipaux de l’UN qui auraient été recrutés par Léandre N’zué, l’ex-maire en prison, comme pour un complot bien caché, c’est à la publication de la liste des emplois incriminés dans la presse et les réseaux sociaux que l’Union Nationale découvre, ahurie, que ses militants sont concernés. Ils venaient tous du 1er arrondissement, élus sur la liste de Mme Gondjout et étaient employés au cabinet du maire », a-t-il conclu.
On espère que cette réplique qui n’est que la conséquence de la sortie de Paul-Marie Gondjout sera la dernière, car le spectacle auquel se livre ces deux poids lourds de l’Union nationale porte en elle les germes d’une autodestruction de l’unique formation politique assez solide et assez crédible pour peser contre le PDG en 2023.