Surpopulation carcérale : Quand Amiang Washington balaie d’un revers de main les élucubrations d’Antonella Ndembet

Landry Amiang Washington a désavoué Antonela Ndembet sur ses arguments pour justifie la surpopulation carcérale ©DR

Libreville, 24 août 2021 (Dépêches 2014). Le phénomène de la surpopulation en milieu carcérale en République gabonaise, est une réalité. Cette situation déplorable qui met en péril la vie des détenus et leurs droits, serait dû à un problème d’infrastructures et au faible effectif de magistrats engloutis par des tonnes de dossiers, selon Erlyne Antonela Ndembet, ministre de la Justice garde des Sceaux. Des justifications balayées d’un revers de main par l’activiste politique Landry Amiang Washington, ancien détenu à la prison centrale de Libreville.

Visiblement les justifications données par la ministre de la Justice garde des Sceaux, sur le phénomène de surpopulation en milieu carcérale en République gabonaise mettant à rude épreuve les droits de l’Homme n’ont pas du tout convaincu et plu au cyberactiviste, Landry Amiang Washington du reste, ancien prisonnier d’opinion à la prison centrale de Libreville du 18 août 2016 au 17 janvier 2020.  

En effet, lors de son passage à l’émission télévisée « Face à vous », diffusée le 18 août dernier sur les chaînes publiques, la ministre de la justice va justifier le surnombre des détenus dans nos prisons par « un déficit en infrastructures et le faible effectif de magistrats coulant sur des piles de dossiers ». Des arguments spéciaux pour Landry Amiang Washington qui a passé 3 ans, 4 mois et 18 jours de sa vie à la prison centrale de Libreville.  Tenez-vous bien, en détention préventive. 

Pour l’ancien détenu qui est reparti aux Etats-Unis quelques mois après sa libération, le phénomène de la surpopulation carcérale qui représente une totale violation des droits humains, est savamment entretenu par la cupidité des magistrats qui entendent monnayer les jugements auprès proches détenus. Des accusations graves, que l’opposant au système Bongo-PDG a soutenu le 21 août dernier dans une vidéo publiée sur sa page Facebook. 

A en croire l’activiste, le tribunal de Libreville est devenu l’un des endroits les plus corrompus de la République gabonaise. « Les magistrats sont corrompus. Ils touchent de l’argent. J’ai des noms des magistrats et des gens qui ont payé (…) », soutient -il. Avant de s’adresser aux magistrats, « Vous accumulez les dossiers parce que vous les marchandez », a-t-il lâché. 

Landry Amiang Washington va aller plus loin dans ses accusations en affirmant que même ceux qui passent en jugement (détenus), ces personnes doivent aussi monnayer « Je sais de quoi je parle. Je peux dire quel parent a donné tant à tel ou tel a été jugé parce qu’il a donné tant à tel. Tout ça, j’ai ça », a déclaré l’américano-gabonais. 

Ces révélations ou accusations de cet ancien prisonnier d’opinion, poursuivi à l’époque pour les faits d’ outrage au chef l’Etat et incitation à la révolte », corroborent directement aux propos de l’ancien président du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) Germain Nguema Ella. 

Lequel dans une interview accordée en 2019 au quotidien pro-gouvernemental L’Union avait lui-même dénoncé la corruption qui règne dans la pareille judiciaire en République gabonaise. Pour ce haut magistrat, « les magistrats sont obligés de se compromettre parce que l’Etat ne les aide pas à être indépendants (…), le magistrat qui va juger des gens et ne sait pas ce qu’il va juger demain, n’est pas un bon magistrat », déclarait l’homme en toge très connu pour son franc-parler. 

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