Conférence nationale: véritable dialogue inclusif ou affrontements publics en perspective ?

Si le autorités de la transition ne règlent certains préalables ce dialogue risque d’accoucher d’une souris © DR

Libreville, le 5 mars 2024 – (Dépêches 241). Alors que la date annoncée du Dialogue National Inclusif s’approche, l’opinion continue de s’interroger à raison, sur le principal enjeu, le format que prendra cette rencontre historique du peuple gabonais dans sa diversité, mais surtout sur les préalables nécessaires pour la réussite de cette grande messe dans un contexte où les Gabonais depuis plusieurs années ne se parlent plus et n’ont toujours pas guéri des meurtrissures du passé. 

Depuis le 30 août 2023, le Gabon vit une nouvelle ère marquée par l’arrivée au pouvoir du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Dans son déroulement, la Transition en cours au Gabon prévoit un Dialogue National Inclusif au mois d’avril prochain, afin que les gabonais dans leur diversité se parlent , en vue de reconstruire ensemble l’édifice du Gabon nouveau auquel nous aspirons tous.

Seulement, une certaine opinion souhaiterait que certains préalables soient établis en vue de la réussite de cette rencontre charnière pour l’histoire politique du pays. Un des préalables les plus sincères qui puisse être établie est celui d’une justice réparatrice. Énoncé plus simplement, il est impérieux qu’avant cette grande messe, les compatriotes victimes d’abus, d’exactions et d’injustices de tous genres dans l’ancien régime, notamment ces 14 dernières années, soient totalement restaurées dans leur dignité.

S’il est vrai que la République ne dichotomise pas ses enfants, qu’elle ne les sépare pas non plus, il est tout aussi vrai que pour instaurer un climat de paix et de sérénité favorisant tout dialogue, toute discussion, les bourreaux devraient nécessairement faire acte de contrition et d’humilité, afin de laver les flétrissures faites à leurs victimes, en vue de les restaurer totalement dans leur dignité. 

Toute tentative s’écartant de cette démarche court le risque de s’avérer infructueuse, et précipiterait les parties prenantes à l’invective, aux quolibets et à toutes sortes de manifestations de frustration. Une configuration ne sera propice à aucune communication et donc rendra impossible le Dialogue voulu pour les populations, par ailleurs nécessaire à la restauration de nos institutions.

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