Libreville, le 11 mars 2024 – (Dépêches 241). Depuis quelques jours, la polémique autour de l’organisation du futur Dialogue National Inclusif d’avril 2024 ne cesse d’enfler, suscitant des réactions toutes aussi diverses que variées de la part de certains acteurs politiques et de la société civile. Critères de désignation des représentants des Partis politiques, flou communicationnel autour des termes de références de cette rencontre, opacité sur les membres du comité d’organisation de cette grande messe, accaparement de l’organisation des préparatifs dudit dialogue, autant d’éléments qui engendrent craintes, incompréhensions et contestations au sein de l’opinion. Seulement, parmi les réactions attendues, celle de Raymond Ndong Sima, opposant, qui demeure étrangement silencieux.
Le Premier Ministre Raymond Ndong Sima va-t-il faire manquer au peuple une occasion historique de reconstruire sereinement l’édifice d’un Gabon nouveau, restauré et prospère appelé par tous ? La question peut surprendre par sa formulation, et pourtant, c’est bien en ces termes qu’il convient de la poser aujourd’hui, tant l’homme semble se vautrer allègrement dans un silence complice et effarant devant les nombreuses diatribes formulées à son Gouvernement, en lien avec sa volonté de saborder le caractère inclusif et démocratique du futur dialogue.
Personne, sinon pas grand monde n’ignore la verve qui a toujours caractérisé l’actuel Premier Ministre, son goût pour la dénonciation des méthodes et des procédures anti-démocratiques, son refus de participer à la concertation politique de février 2023 pour des raisons similaires à celles soulevées aujourd’hui par l’opinion, son récent et désormais historique épisode dans la cour du Sénat, aux côtés des membres d’Alternance 2023, pour alerter sur les tensions et crispations politiques nées de l’introduction du bulletin unique lors des dernières élections.
C’est un fait, Raymond Ndong Sima, a toujours cultivé au sein de l’opinion la stature d’un homme intègre qui exècre les postures et arrangements d’arrière boutique, visant à pervertir la quête de la souveraineté nationale et à transgresser les lois de la République. À l’heure où notre pays s’apprête à vivre un moment charnière de son histoire, un Dialogue National Inclusif qui pourrait faire émerger des Institutions fortes et résilientes à toutes épreuves, l’opinion s’interroge sur le silence de Raymond Ndong Sima devant les nombreuses alertes lancées par certaines personnalités politiques et de la société civile sur les méthodes de son gouvernement, qui répète à l’identique les turpitudes reprochées au régime déchu.
Habitudes qu’il a naguère dénoncées et combattues avec une certaine véhémence avant son entrée au gouvernement, mais dont il semble désormais s’accommoder au nom d’une prétendue solidarité de l’action gouvernementale. Raymond Ndong Sima se retrouve donc à la croisée des chemins, soutenir au moment où il doit choisir entre le Gabon et la filouterie naissante autour de l’organisation de ce Dialogue National Inclusif.