Libreville, le 5 avril 2024 – (Dépêches 241). Les étudiants boursiers gabonais admis dans les différents établissements en France n’auraient pas perçu leurs allocations de bourses depuis le mois de janvier. Abandonnés par l’État, harcelés par les bailleurs et précarisés du fait de l’absence de fonds, ces compatriotes ne savent plus à quel Saint se vouer.
On pensait que les déficiences et tares qui s’étaient érigées en mode de gouvernance sous l’ancien régime auraient disparu sous le règne du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). Visiblement non , du moins le nouveau régime n’a pas encore trouvé le remède pour ces situations dérangeantes qui souillent l’image du pays comme le cas de non paiement des bourses des étudiants envoyés par l’Etat gabonais à l’hexagone.
Il ressort de plusieurs informations en provenance de France que les étudiants boursiers de France n’ont plus perçu leurs bourses d’étude depuis janvier. Une information confirmée par une étudiante avec qui la rédaction de Dépêches 241 est entrée en contact. « Nous n’avons plus reçu nos bourses depuis 2 mois. Le dernier versement date du 31 janvier 2024 », a-t-il indiqué avant de fournir un document apportant la preuve de ses prétentions. « Vous avez ici les trois derniers paiements soit le 31 janvier 2024. Après ce paiement, il n’y a plus rien jusqu’à ce jour », ajoute l’étudiant.
Une situation corroborée par un mail de Campus France intitulé « retard sur le paiement de l’allocation de bourse du mois de mars 2024 » et envoyé aux étudiants. « Nous vous informons de la mise à disposition tardive des fonds nécessaires au paiement du mois de mars 2024. Dès réception des fonds en provenance de l’ANBG nous mettrons tout en œuvre pour régulariser vos allocations de bourses ainsi que vos remboursements et paiements d’indemnités dans les meilleurs délais », indique le courriel. Ce retard du paiement de bourses met par conséquent les étudiants dans une posture gênante vis-à-vis de leurs différents bailleurs dont ils reçoivent des relances depuis plusieurs semaines. « Si vous ne l’avez pas encore fait, je vous rappelle que vous avez jusqu’au 31 mars 2024 pour effectuer le paiement de votre loyer. En vous remerciant d’avance », a indiqué un bailleur par mail à un étudiant boursier gabonais.
Dans un autre mail reçu hier par campus France, c’est le retard sur le paiement de bourse du mois d’avril qui a été signifié aux étudiants. « Nous vous informons que nous restons dans l’attente de la mise à disposition des fonds nécessaires au paiement de votre allocation de bourse du mois de mars et d’avril (…) », a-t-on pu lire.
Conscient des pressions de toutes parts auxquelles ils font face, Campus France, manifestement impuissant, a demandé aux étudiants de présenter ce mail afin de valoir ce que de droit en attendant le paiement des allocations par l’Etat gabonais. « Vous pouvez utiliser ce mail en cas de besoin afin d’en informer votre établissement de formation, votre établissement bancaire et votre résidence pour faire valoir ce que de droit au vu du retard de paiement des allocations », a-t-on pu lire.