Libreville, le 5 avril 2024 – (Dépêches 241). Mercredi 3 avril dernier, les populations ont vécu une situation pour le moins confuse au sujet du début effectif des travaux du Dialogue National Inclusif. Face à plusieurs manquements observés sur le site devant abriter les travaux dudit dialogue, la Ministre de la Réforme des Institutions, Murielle Minkoue aurait demandé aux nombreuses personnes venues pour la circonstance de rentrer chez elles, et de revenir lundi 8 avril pour le début effectif. Dans la même journée, Monseigneur Jean Bernard Asseko Mvé, porte-parole du comité d’organisation du Dialogue National Inclusif, tentait de rassurer, via un bref point de presse, arguant que les travaux avaient débuté, créant ainsi la confusion dans l’opinion au sujet du début effectif des travaux du Dialogue.
Le démarrage effectif des travaux en commissions du Dialogue National Inclusif de ce mois d’avril était scruté par l’opinion. Les organisateurs n’ont cependant pas rassuré. Entre la décision du Ministre de la Réforme des Institutions de reporter au 8 avril 2024 le début des travaux, et le point de presse de Monseigneur Jean Bernard Asseko Mvé, porte-parole du comité d’organisation du Dialogue National Inclusif, qui s’apparente à une véritable mission de sauvetage, c’est l’incompréhension et l’indignation qui ont traversé l’assistance.
Cette organisation approximative, longtemps redoutée par plusieurs acteurs politiques, les associations et la société civile, a engendré un flou communicationnel total autour de la date du début effectif des travaux en commissions, forçant le comité d’organisation à improviser des formations aux différents panélistes prenant part à ces assises, avec pour seul dessein vraisemblable, d’occuper ces personnes avant le démarrage effectif des travaux.
Une impréparation et une cacophonie soulevées avec dépit par Marcel Libama acteur de la société civile et député de la transition. « C’est une honte et ce flop était prévisible car ce dialogue souffre d’un certain nombre de préalables. L’absence d’un comité préparatoire inclusif qui aurait permis d’élaguer un certain nombre de choses. Après une cérémonie d’ouverture haute en couleur, on nous fait savoir qu’il faut des formations », dénonce-t-il d’abord avant d’indiquer le caractère farfelu de cette raison invoquée par le porte-parole du comité d’organisation du Dialogue National Inclusif. « Vous avez des experts, des universitaires, des experts, des présidents de partis politiques qui ont l’habitude participer aux Symposium à de grandes rencontres internationales. De quelles formations avons-nous besoin ? Tous ces faits cachent difficilement l’impréparation de cette rencontre. C’est une honte », a-t-il poursuivi.
Pour de nombreux observateurs de la vie politique gabonaise, ces premiers accrocs, totalement évitables, sont le signe d’un amateurisme et d’une extrême désinvolture tant décriés sous l’ancien régime, mais manifestement importés dans cette période de Transition par des personnalités très enclines à la critiques mais visiblement dépassées par l’exercice véritable du pouvoir. S’il est évident qu’aucune oeuvre humaine n’est parfaite, et que des ratés peuvent être envisageables, il est indécent dans une période de restauration des institutions, et donc de mentalité, de mentir de façon éhontée à tout un Peuple en prenant appuie sur des raisons fantasques et excentriques. Cela interroge à bien des égards sur la moralité des personnalités qui sont appelées à conduire ce dialogue et par conséquent, sur la crédibilité et la légitimité des conclusions qui y seront sécrétées.