Libreville, le 11 avril – (Dépêches 241). « Que je sache, jamais le Gabon n’a été dirigé de 1967 au 30 août 2023 uniquement par les membres de la famille Bongo Ondimba et alliés à tous les niveaux de responsabilité et de prise de décisions », a récemment déclaré Nicole Assélé d’un air triomphant, avec la quasi certitude dans son esprit d’asséner une vérité indubitable. Seulement, au sein de l’opinion, cette sortie de la fille de Jean Boniface Assélé est frappée du sceau de l’indécence et de l’inopportunité, au regard du contexte politique et social actuel du Gabon.
Scandaleuse, abjecte, indigne, indécente et inopportune, autant de qualificatifs qui semblent être accrochés à la récente sortie de Nicole Assélé au sein de l’opinion publique gabonaise, tant elle présumerait par ses propos que la famille Bongo Ondimba qui a régné sans partage sur le Gabon pendant 56 ans, le laissant dans un état peu reluisant, ne saurait être seule comptable de la situation actuelle du pays.
La manœuvre était oblique, grossière et extrêmement tirée par les cheveux. Avec cette sortie qui visait certainement l’objectif d’englober de nombreuses familles outre la sienne dans la responsabilité de l’état de sous-développement actuel du Gabon, Nicole Assélé a fini par produire l’effet inverse au sein de l’opinion: elle semble avoir étalé aux yeux du monde le sentiment que les Bongo and cie, au-delà du mal fait à ce pays, demeurent indispensables et des personnes à solliciter pour la reconstruction du Gabon.
En réalité, et c’est important de le rappeler, les Gabonais meurtris dans leur chair par la gouvernance criminelle du régime Bongo-PDG ont pleinement conscience de l’impératif d’une commission vérité-réconciliation–Justice-Réparation. Ils ont d’ailleurs explicitement formulé cette demande aux nouvelles autorités du pays. Nicole Assélé thuriféraire du régime avilissant Bongo-PDG pour avoir participé à cette infamie n’a aucune légitimité à en faire le demande.
Ce qui, en outre, heurte dans cette sortie, c’est cette indécence qui caractérise l’ex DG de la CNSS. Dit plus simplement, ni la déchéance, ni la mise à l’écart de sa famille biologique de la gestion des affaires publiques ne sont malheureusement parvenues à la ramener à l’humanité et ce qu’elle a de plus noble: la morale, la pudeur et l’humilité. Ce qui est surtout inquiétant dans sa sortie, c’est son obstination à penser que les citoyens sont dupes, et qu’ils ne verraient rien à sa manœuvre. En lieu et place de s’offrir le luxe d’une mise au point impudique et presque insultante pour le peuple gabonais, Nicole Assélé aurait gagné à se taire et à se terrer dans une posture de silence et d’humilité.
Espérons que la fille aînée du Président-fondateur du Centre des Libéraux Réformateurs (CLR) prenne conscience de la profondeur du mal que les Bongo Ondimba et alliés ont perpétré au peuple gabonais, et qu’elle se taise à jamais pour laisser les gabonais panser leurs plaies, encore trop fraîches, occasionnées par plus de cinq (5 décennies) de règne de son clan. Et qu’elle ne s’en inquiète pas, elles et tous les affidés du régime déchu finiront pas répondre de leur gestion du Gabon dans toutes ses formes.