Transition: la présence indécente de Michel Stéphane Bonda lors de l’arrivée d’Oligui Nguema à l’aéroport de Koulamoutou

Michel Stephane Bonda parmi les officiels venus accueillir Oligui Nguema à l’aéroport de Koulamoutou

Libreville, le 11 Mai 2024 – (Dépêches 241). En déplacement dans la province de l’Ogooué-Lolo depuis hier, le Président de la Transition a été accueilli par des personnalités politiques parmi lesquels le sulfureux Michel Stéphane Bonda, lequel, l’infamie en bandoulière, ne s’est pas gêné de s’exhiber parmi les officiels au nez et à la barbe du Général Brice Oligui Nguema qui semble parfaitement s’accommoder de la présence indécente de ce type de personnage.

Dans quelle société sommes-nous ? Quelle société veulent créer les nouvelles autorités du CTRI ? Le coup d’Etat perpétré par les militaires le 30 août dernier est-il vraiment un coup de Liberté ? Sommes nous dans une société de la banalisation du mal et de la justice à deux vitesses ? Ce sont là des questions qui naturellement émergent après que les images de l’indécente présence de Michel Stephan Bonda, dernier Président du Centre Gabonais de Elections (CGE) aux côtés du Chef de l’Etat aient été offertes à la vue des Gabonais.

Le 4 septembre dernier au moment de sa prestation de serment, le Chef de l’État actuel déclarait en substance que deux possibilités s’offraient aux militaires du CTRI « tuer les Gabonais ou renverser le pouvoir actuel », avait-il déclaré avec gravité. Parmi les personnalités soupçonnées d’avoir été au centre de ce plan macabre visant à refroidir les Gabonais qui se seraient opposés au passage en force du régime Bongo-PDG, figure en première ligne Michel Stéphane Bonda.

Président du Centre Gabonais des Élections, nommé de façon partisane en violation de l’article 12 alinéa 7 du code électoral, Michel Stéphane Bonda serait l’une des têtes pensantes de la facétie que le régime Bongo-Valentin a grossièrement appelé le « Bulletin Unique ». Bulletin qui du reste a été pris en violation de l’article 94 de la loi électorale et de l’article 5 de la Constitution issu de la loi n°01/94 du 18 mars 1994.

« Dis-mois qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es »

La présence de ce Monsieur qui est accusé d’avoir effrontément piétiné la Constitution de la République, cautionné la forfaiture Bongo-Valentin-PDG, tout en étant du reste disposé à défendre et justifier les assassinats qui auraient pu être perpétrés contre des Gabonais au lendemain de la proclamation des élections tronquées, qu’il a d’ailleurs lui même proclamé, pose des problèmes à bien des égards.

Elle pose d’abord un problème de cohérence parce qu’en acceptant d’associer son image à ce «vil» personnage, le Chef de l’Etat se dédit et frappe son message du sceau de la tartufferie car un vrai libérateur ne saurait s’accomoder des personnes qui avaient le dessein de tuer son Peuple. Elle pose ensuite un problème d’indécence, car s’afficher avec des personnalités qui ont cautionné, défendu et couvé la forfaiture des Bongo-Valentin, sans qu’ils aient à répondre de leurs actes, est parfaitement indécent.

À dire vrai, ce type de situation jette un profond trouble dans l’esprit des Gabonais qui commencent à s’interroger sur la sincérité et la crédibilité de ce coup d’Etat. Est ce « un véritable coup de Libération » qui a vraiment pour vocation de restaurer la dignité des Gabonais, ou est ce simplement « une révolution de Palais », sans véritable rupture comme l’avait prédit Albert Ondo Ossa ? La question en bon droit se pose car dans un contexte exceptionnel et de crise comme le nôtre, la justice est pleinement réalisée lorsque les nouveaux dirigeants travaillent à la restauration et à la réhabilitation de la dignité humaine. En principe, la réhabilitation oblige d’abord des nouveaux tenants du pouvoir à situer la responsabilité de chacun.

Une obligation de laquelle semble s’éloigner le Président de la République, Président de la Transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Considérer en situation de crise que faire de la politique est plus convenable que mettre chacun devant ses responsabilités est impertinent. Les Gabonais n’attendent pas que les oppresseurs d’hier soient pendus, mais à tout le moins qu’ils ne soient plus mis au devant de la scène. Les Gabonais le perçoivent comme une injure, un affront à leur souffrance. En dignité et en responsabilité, le fautif a le devoir de rester discret pour que l’opprimé se sente réhabilité. Le contraire est indécent.

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