Suppression des représentants des Partis politiques dans les commissions électorales: le silence pleutre des présidents de partis  

Plusieurs responsables de partis politiques semblent avoir fait le choix de se taire dans une situation de violation de leurs droits ©Dépêches 241

Libreville, le 23 mai (Dépêches 241). Décidée en Conseil des Ministres du mardi 14 mai dernier, la suppression des Partis politiques des commissions électorales constituerait une grave atteinte à la démocratie, au regard du rôle important joué par ces derniers dans l’expression du suffrage. Seulement, depuis son annonce, une attitude interpelle, c’est le silence pleutre des responsables des formations politiques, qui semblent s’être résignés à accepter cette décision qui se heurte pourtant aux dispositions de l’article 6 la Charte de la Transition en vigueur depuis le début de la transition. 

Porté et défendu en Conseil des Ministres par Hermann Immongault, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le projet de loi modifiant et supprimant certaines dispositions de la loi N° 07 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques entre en collision  avec les dispositions de l’article 6 de la Constitution en vigueur et reprise également par la Charte de la Transition en son article 6, indiquant tous deux que « les Partis politiques et les regroupements de Partis politiques, légalement reconnus, concourent à l’expression du suffrage ». Cette décision de suspendre ou supprimer les Partis politiques au sein des commissions électorales serait donc inique, d’autant plus que ni la Constitution en vigueur, ni la Charte de la Transition ne prévoient la suspension, la suppression ou la dissolution des Partis politiques légalement reconnus.

À la lumière de toutes ces informations, l’attitude des Présidents des Partis politiques intrigue à plus d’un titre. Comment comprendre et interpréter le silence lâche des responsables des formations politiques ? Pourquoi ne montent-ils pas au créneau pour dénoncer, en conformité avec les textes en vigueur, cette atteinte à la démocratie ? Certains auraient-ils déjà passé secrètement des accords avec les nouvelles autorités du pays pour obtenir des strapontins au terme de la Transition en cours? Où sont des présidents de partis tels que Pierre Claver Maganga Moussavou, Barro Chambrier et son RPM, Louis Gaston Mayila et son UPNR, Paul Marie Gondjout et son Union National Initial,  l’UPG ou encore l’Union Nationale ? Autant de questions que se pose légitimement l’opinion aujourd’hui.

Osons espérer que ces derniers soient dans un avenir proche gagnés par la nécessité de défendre leurs intérêts, sans excès ni faiblesse, mais avec honneur, dignité, fermeté et loyauté. 

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