Référendum: pourfendeur du «NON» au motif qu’il ne prend appui sur aucun fondement, Oligui Nguema lance le front du «OUI» sur la base de rien aussi 

Libreville, le 23 juillet 2024 – (Dépêches 241). En tournée républicaine dernièrement, le Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, a séjourné dans la province de la Nyanga il y a quelques jours. Alors qu’il a avoué ne pas avoir reçu le projet de la future Constitution, le Général-Président appelle inexplicablement à voter pour le « OUI » au futur référendum de cette fin d’année. Une démarche qui surprend dans l’opinion, car on viendrait à s’interroger sur quelle (s) base (s) le Président de la Transition appelle avec insistance les Gabonaises et les Gabonais à voter le « OUI » pour une Constitution dont ils ignorent encore tout du contenu.

Depuis quelques semaines déjà, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, poursuivant sa tournée républicaine dans l’hinterland, appelle ses compatriotes à voter massivement pour le « OUI » lors du futur référendum. D’abord dans la Nyanga dernièrement, puis dans la province du Haut-Ogooué récemment, le Président de la Transition n’a de cesse d’appeler les populations à voter en faveur du « OUI » lors du scrutin référendaire de décembre prochain.

Seulement, cette démarche continue à ce jour de surprendre au sein de l’opinion, ainsi que chez les observateurs de la vie politique gabonaise, au regard des dernières déclarations du Général Brice Clotaire Oligui Nguema à Tchibanga. « Vous avez échangé autour d’un dialogue (…) vous avez discuté et vous nous avez sortis 1000 conclusions. Dans ces conclusions il y a des conclusions sur le social (…) et il y a d’autres réformes politiques qui vont rentrer dans ce qu’ils appellent la rédaction de la Constitution », a d’abord déclaré le Président de la Transition.

Poursuivant ses récriminations à l’endroit des hommes politiques Gabonais, le Général a déclaré ce qui suit « Quand je regarde tout un pays, ce qui les intéresse c’est ça, la politique (…) je n’ai même pas encore reçu le projet de la future Constitution qu’ils sont déjà en train de former le front du  NON, mais pour quoi faire ? », s’était interrogé Oligui Nguema, soulignant ainsi l’incohérence des promoteurs de ce front lequel se dresse par opposition mécanique contre un projet dont il ni la substance ni la teneur. 

Pourtant, poursuivant son discours, le Président de la République, va étrangement se vautrer caricaturalement dans la même posture de celle qu’il dénonçait en invitant les populations à voter le « OUI » pour un projet dont ils n’ont pas connaissance et dont il prétend par ailleurs n’avoir pas consulté. Morceaux choisis: « Ils vont arriver ici pour vous diviser. Le référendum aura lieu, une fois qu’ils vont me rendre le document nous allons mettre en place une assemblée Constituante, avec les deux chambres. Et on va au Référendum. Que Oui le remporte (… ) Que Oui le remporte », a-t-il recommandé. 

Pour convaincre son auditoire, le Président de la République va même flirter avec manipulation en arguant que la province de Nyanga aujourd’hui sous développé, paie le lourd tribut de son NON au référendum de  1958. « Ils veulent vous induire en erreur parce que c’est ce qu’ils ont fait en 1958 à la ville de Tchibanga. Quand il fallait partir au référendum, ils sont venus vous dire qu’il fallait changer. Et après, ils sont allés dire au Colonisateur que vous êtes contre après avoir voté le Non. Voilà pourquoi vous avez souffert tout ce temps là (…) donc allez voter oui! Le oui c’est l’avenir. Notre avenir à nous tous », a-t-il avancé. 

Une obstination qui invite au questionnement. Si le Président ne conçoit pas qu’un Front du « NON » émerge alors que le contenu du projet de Constitution est inconnu de tous, pourquoi appelle-t-il lui-même à voter le « OUI » ? Le OUI qu’il appelle à voter, les Gabonaises et Gabonais vont le choisir sur la base de quel élément ? De quelle disposition  ? Comment Oligui Nguema sait-il que le OUI représente l’avenir ? A-t-il déjà consulté le projet constitutionnel ? Sait-il à l’avance ce qui y sera consigné ? Sinon, sur quoi repose cette prétention ? Ces interrogations qui en bon droit  se posent et cette attitude du numéro un Gabonais ont inconsciemment conduit certains compatriotes à se liguer par méfiance légitime dans une posture de NON.