Libreville, le 13 août 2024 – (Dépêches 241). Avec l’arrivée au pouvoir du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) et la nomination du Parlement de la Transition, les Gabonais se sont autorisés l’espoir de voir émerger au sein du Parlement une nouvelle manière de faire qui tranche radicalement avec les institutions dissoutes par le CTRI. Seulement, un an après, les tares reprochées au Parlement déchu sont toujours présentes au sein de celui de la Transition. Au point qu’une certaine opinion se met à penser que l’Assemblée nationale et le Sénat de Transition seraient redevenus des simples chambres d’enregistrement des décisions de l’Exécutif.
S’il est une promesse que le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) portait à son arrivée au pouvoir, c’est bien celle de bâtir de nouvelles institutions plus fortes, plus démocratiques, plus transparentes et plus crédibles. Sans jeter le discrédit sur celles qui existent, le moins que l’on puisse dire à ce jour est que cette extraordinaire ambition peine toujours à se matérialiser, tant les faits paraissent si parlants en faveur d’une non restauration desdites institutions.
Parmi les reproches anciennement formulés au Parlement d’Ali Bongo, figurait en bonne place sa propension à être monocolore et à systématiquement voter les projets de textes législatifs et réglementaires émanant de l’Exécutif, même quand ceux-ci étaient frappés du sceau de l’impopularité et de l’indécence. Le Parlement de la Transition semble ne pas s’écarter de ce paradigme. Modification des textes de lois à convenance personnelle, violations des dispositions législatives et réglementaires, décisions frappées du sceau de l’arbitraire et de l’exclusion, propagande des idées du Chef de l’État, le Parlement de la Transition semble dupliquer à la perfection les agissements de celui d’Ali Bongo, dissout par les militaires. La dernière en date demeure l’adoption du nouveau code électoral contesté et considéré par certains Parlementaires comme « un véritable recul démocratique ».
Une manière de faire qui laisse prospérer au sein de l’opinion l’idée que les deux chambres du Parlement de la Transition seraient redevenues des simples lieux d’enregistrement des décisions prises par l’Exécutif. Toute chose qui s’éloigne de l’objectif de départ fixé par les nouvelles autorités, à savoir Restaurer foncièrement les Institutions, restées trop longtemps caporalisées sous le régime Bongo-PDG.