Baisse du niveau d’eau source de délestages: le paradoxe gabonais

Les explications de la SEEG tardent à convaincre

Libreville, le 05 septembre 2024 (Dépêches 241). Dans un communiqué de presse publié hier, la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) a révélé les causes des délestages qui touchent depuis quelques jours le Grand Libreville. On apprend notamment que ces coupures d’électricité seraient en partie consécutives à une baisse du niveau d’eau des barrages hydroélectriques de Kinguélé-Tchimbélé. Une information ubuesque, quand on sait que le pays est quasiment couvert d’eau avec en outre une forte pluviométrie. 

Si le but recherché par la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), en publiant hier un communiqué de presse était de rassurer les Gabonais, suite aux délestages qui touchent actuellement le Grand Libreville, tout porte à croire que la SEEG a clairement loupé sa cible. Au contraire, ledit communiqué a accentué les doutes et les interrogations concernant la gestion de l’entreprise durant les 15 voire les 20 dernières années. 

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Pour s’en convaincre, il suffit d’analyser avec minutie, la teneur de cette missive qui nous apprend que les délestages seraient en partie occasionnés par « une baisse critique du niveau d’eau des barrages hydroélectriques de Kinguélé-Tchimbélé avec pour conséquence l’exploitation limitée des groupes de l’usine », a-t-on pu lire. Un argument aussi grotesque qu’ubuesque quand on sait que le Gabon bénéficie grâce à son climat tropical d’une forte pluviométrie (il pleut 9 mois sur 12). Mieux, l’argument évoqué par la SEEG semble incompréhensible dans la mesure où le pays est parcouru d’Est en Ouest et du Nord au Sud par de nombreux cours d’eau. 

Pas besoin d’être un expert, pour comprendre que si la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon, avait réalisé au cours des 15 dernières années les investissements en matière d’infrastructures qui s’imposaient, elle aurait pu parer à cette situation qui fragilise les petits opérateurs économiques, à l’heure où le nouveau régime invite les Gabonais à se tourner vers l’entrepreneuriat. Sinon comment expliquer qu’un pays tel que la Guinée Équatoriale ne connaisse pas les mêmes problèmes, alors qu’il détient un climat et une géographie proches de ceux du Gabon ? 

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En clair, contrairement aux arguties évoqués par la SEEG pour tenter de sauver les meubles, tout porte à croire que les délestages qui touchent actuellement le pays sont avant tout la conséquence de la gestion chaotique et calamiteuse de cette entreprise qui aurait pu faire la fierté des Gabonaises et des Gabonais. 

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