Libreville, le 12 septembre 2024 (Dépêches 241). Depuis le 31 août dernier, les grandes lignes du projet de la future Constitution du Gabon sont désormais connues. Une actualité qui suscite aujourd’hui plusieurs réactions aussi bien chez les populations que chez la classe politique. C’est dans ce contexte que Maître Paulette Oyane Ondo, ancienne Ministre sous feu Omar Bongo Ondimba a dit son sentiment d’amertume et de désolation vis-à-vis d’un projet constitutionnel qu’elle considère comme une « blague » et une farce.
Le samedi 31 août 2024, à la faveur d’une cérémonie organisée au Palais Rénovation du bord de mer, Murielle Minkoue, Ministre de la Réforme des Institutions, remettait officiellement le projet de la future Constitution au Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, non sans décliner les grandes lignes dudit projet. Depuis ce jour, les réactions se multiplient, les unes toutes aussi tranchées que les autres.
Invitée à livrer son sentiment quant à ce projet constitutionnel, Maître Paulette Oyane Ondo n’a pas caché son amertume et sa désolation. « Au début, je croyais que cette constitution était une blague. Finalement, elle ne l’est pas. Le bâtonnier l’a envoyée à tous les avocats. C’est là que j’ai compris que c’était la vraie. J’en ai eu le souffle coupé. Je trouve cette constitution effarante. Le peuple gabonais n’est pas sorti de l’auberge. Pauvre peuple gabonais », a-t-elle déclaré d’un air dépité.
Une situation qui invite à se questionner profondément sur la légitimité du Comité Constitutionnel National et les membres qui l’ont composé. Sans retirer à ce dernier sa qualité, des interrogations légitimes entourent désormais les membres qui l’ont composé et leurs intentions réelles. En produisant ce projet constitutionnel qui suscite déjà tant de polémiques au sein de l’opinion, les membres dudit comité ont renforcé les doutes que les populations pouvaient se faire sur la capacité de plusieurs d’entre eux à transcender la volonté de faire plaisir à un camp, à un homme, au lieu privilégier l’intérêt supérieur de la Nation.
