Transition: Laurence Ndong, quand l’opportunisme prime devant l’intégrité et la dignité ? 

Laurence Ndong du temps où elle défendait les idéaux qu’elle trahit aujourd’hui ©DR

Libreville, le 16 septembre 2024 – (Dépêches 241). Dans une récente interview donnée à Radio France Internationale (RFI), Laurence Ndong, actuelle Ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du Gouvernement de la Transition, a répondu à la dernière sortie médiatique d’Alain Claude Bilie-by-Nze, en s’étendant notamment sur les événements d’avant le 30 août 2023. Si pour certains, l’ancienne égérie de la diaspora gabonaise en France aurait asséné des vérités au dernier Premier Ministre d’Ali Bongo, pour d’autres au contraire, elle n’aurait fait qu’étaler au grand jour son opportunisme sans bornes, au détriment de l’intégrité et de la dignité en se vautrant dans le même rôle que son contradicteur, cette fois-ci, pour le compte du Général-Président. 

Le 03 septembre dernier, Laurence Ndong était invitée sur Radio France Internationale (RFI), à l’effet de commenter l’actualité socio-politique du Gabon et de donner son avis sur la récente sortie médiatique d’Alain Claude Bilie-by-Nze, dernier Premier Ministre du régime déchu par les militaires en août 2023. Le moins que l’on aurait retenu de cette interview, c’est que l’actuelle porte-parole du Gouvernement a encore montré qu’elle reste invariablement pénétrée par un opportunisme sans limites. Cette capacité à changer de posture au gré du vent et des intérêts. 

Interrogée sur la possibilité pour les militaires de restituer le pouvoir à celui qui était considéré comme le vainqueur de l’élection présidentielle d’août 2023, en l’occurrence le Professeur Albert Ondo Ossa, Laurence Ndong a préféré louvoyé, allant même jusqu’au reniement de sa position d’antan, qui était celle de soutenir avec force et vigueur sur les plateaux de télévisions et antennes radios que le candidat consensuel de la plateforme Alternance 2023 avait remporté le dernier scrutin présidentiel. Et qu’il fallait par conséquent restituer le pouvoir à Albert Ondo Ossa. 

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Une posture qui ne surprend vraiment personne, en tout cas pas grand monde, tant la fille de Kango en a fait de l’opportunisme un crédo avec une capacité fine et presque unique à changer des postures et effectuer des virages à 180° vers la direction de celui qui détient la clé pour ouvrir le robinet. Telle une girouette qui change de trajectoire en fonction de la direction du vent, Laurence Ndong tourne casaque au gré de ses intérêts partisans et de ses égoïsmes à courte vue, au détriment de son intégrité et de ce que pourrait penser l’opinion.

Étant membre du Parti Démocratique Gabonais (PDG), tout le monde se souvient encore du zèle avec lequel elle a défendu bec et ongles, corps et âme, Ali Bongo Ondimba, au plus fort de son élection extrêmement contestée d’août 2009. En 2015, sentant peut-être le pouvoir échapper à Ali Bongo, elle avait basculé dans la galaxie Ping, avec en prime le rôle de porte-parole du candidat à l’élection présidentielle de 2016. Les mêmes ingrédients ont été remis pour 2023, cette fois-ci en faveur du Professeur Albert Ondo Ossa, qu’elle espérait vraisemblablement voir accéder au pouvoir, et en jouir à ses côtés. Avant une énième fois encore de se renier sous le régime militaire incarné par Brice Oligui Nguema. Cautionnant au passage, violation de la loi, dérives de tous genres, parce que au voisinage de l’éclaircie. 

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Tout ou presque dans les postures de l’ancienne égérie de la diaspora semble fait dans le seul et unique calcul politique. Naguère activiste dans la diaspora, elle  a toujours milité pour la justice et la réparation des victimes de la crise post-électorale de 2016. Irréductible sur l’idée, dame Ndong a vite fait de changer de posture une fois  au contact de sa nouvelle fonction ministérielle. De la justice qu’elle a toujours prônée pour les massacres de 2016, Laurence Ndong, l’opportunisme en bandoulière, va sortir un autre tour de sa poche. «Le dialogue n’est pas un tribunal, ni une commission vérité réconciliation. Ce n’est pas un lieu de règlement de compte. Il s’agit de construire le Gabon dans lequel nous voulons vivre demain », avait-elle déclaré au plus fort du débat sur la mise en place d’une commission vérité réconciliation. Une demande du reste formulée par celui qu’elle tente désormais de vouer aux gémonies. Mais en quoi est-elle différente de Bilie-by-Nze ? En réalité, en rien. Démagogie, opportunisme, finasserie et finauderie semblent être leur partage. 

Sans nier les aptitudes de cette dame, mis à l’épreuve pendant cette transition, il faut cependant admettre sans fioritures qu’une telle forme d’opportunisme sans bornes est extrêmement gênante et n’est d’aucune grandeur ni en intégrité, ni en dignité. Passer invariablement de zélatrice d’un camp au reniement de ses postures d’hier pour espérer rester dans les bonnes grâces du détenteur du pouvoir, voilà une constante chez Laurence Ndong, que les Gabonais hébétés, sont en train de découvrir. 

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